Sortir de l’ombre les artistes oubliés

Partager

Sous le patronage du wali, la maison de la culture de Béjaïa a célébré mercredi 8 juin la journée nationale de l’artiste. Le 8 juin correspond à la date du décès du chanteur Ali Maachi de Tiaret né le 12out 1927 et assassiné le 8 juin 1958 par l’armée coloniale, à cause de sa participation active à la lutte de libération nationale. Dans sa ville natale, il fonda en 1927 une troupe musico théâtrale qui s’est illustrée par ses chants patriotiques. Dans sa courte intervention d’ouverture, le wali de Béjaïa a également rendu hommage aux artistes de Béjaïa, aujourd’hui disparus à l’image de Sadeel El Bedjaoui, Zerrouki Allaoua et Youcef Abdjaoui. Dans le programme de la célébration de la journée, des artistes de différentes disciplines ont été invités et honorés. Mme Gaoua, directrice de la maison de la culture et installée dans ses fonctions, il y a seulement une semaine, dit dans une déclaration à la radio locale que son objectif est de faire la jonction entre les artistes anciens et la nouvelle génération, d’une part, et d’autre part de faire sortir de l’ombre les artistes qui ont disparu depuis longtemps de la scène artistique et que le public a oubliés. C’est, de l’avis de certains artistes présents dans la salle, une initiative certes louable, mais le nombre des artistes de talent laissés sur le bas côté de la route par la force des choses est si important qu’il y risque de heurter de nombreuses susceptibilités. Concernant la musique et le chant, les artistes honorés sont : Bouzerzour qui a réalisé 3 albums, Rachid Ferhani, auteur de la célèbre chanson Assa Tsamaghra sortie en 1970, Mustapha Slatna, dit bras droit de Dahmane El Harrachi et de Slimane Azem, Djamal Djemai, compositeur et virtuose de la guitare et Nourdine Chelli qui a aujourd’hui les cheveux blancs et qui a commencé à chanter à l’age de 17 ans. Interrogés, ces artistes ont exprimé toute leur émotion et leur joie de retrouver la scène et le public qui leur ont tant manqué. Pour ce qui est des arts plastiques, les artistes invités sont Nordine Bouzidi artiste peintre qui a exposé dans plusieurs pays, Amara Ahcène que son handicap empêche d’exercer et Aït Hamouda Noura. S’agissant du 4e art, les organisateurs ont rendu hommage à Mouhoub Latrèche, comédien depuis 1986 et qui est metteur en scène depuis 2005, Remila Tassadit qui a campé le rôle de Fatma N’Soumeur dans la pièce du même nom mise en scène par Omar Fetmouche et Khima Warda qui a joué dans plusieurs pièces du répertoire du TRB. Quant au cinéma, la maison de la culture a invité l’association Project-Heurts, association créée en 2003, présidée par Abdenour Haouchich et qui prépare la 9ème édition de ses rencontres cinématographiques qui se tiendront du 11 au 17 juin, l’association Ciné + de Timezrit. Créée en 2005, cette dernière diffuse des films dans les villages et les plages. A noter également que dans le patio de la maison de la culture sont exposés les portraits de quelques grands chanteurs kabyles parmi lesquels il y a Aït Menguellat, Cherif Khedam, Slimane Azem et Djamal Allam.

B. Mouhoub

Partager