En se rendant à El-Kseur, sur invitation du président de l’association des investisseurs, pour dresser l’état des lieux de la zone d’activités et constater de visu les conditions dans lesquelles fonctionnent les unités qui s’y sont établies pour pouvoir apporter des améliorations, le wali de Béjaia, M. Ahmed Hamou Touhami était sans doute loin d’imaginer une situation aussi catastrophique qu’invivable
Certains membres de la délégation qui accompagnent le wali dans son déplacement qualifient d’ » incroyable » ce cadre de travail.
En effet, ce poumon économique d’où sortent, des produits aussi sensibles à la pollution, tels que la farine et les jus de fruits, et qui fait vivre des centaines, voire des milliers de familles de la région, est dépourvu de commodités les plus élémentaires.
D’abord, l’accès, est étroit bosselé et crevassé. Il est pratiquement impossible aux camions de gros tonnages qui le fréquentent de s’y croiser, l’un des deux doit forcément trouver un endroit qui présente une certaine largeur pour s’y arrêter et laisser l’autre passer ; les crevasses qui sont de véritables mares de boue en hiver, se transforment en nuages de poussière en été ; la route, déjà très étroite, et jalonnée de bouches d’égouts béantes qui dégagent des odeurs nauséabondes. L’éclairage public est inexistant dans toute la zone d’activités, c’est dire toute l’insécurité qui y règne notamment pour les ouvriers qui travaillent de nuit. Quant au gaz de ville, il n’a pas encore le droit de cité dans les fabriques de cette zone.
Si à l’intérieur, ces usines présentent un aspect quelque peu accueillant, il en tout autre chose à l’extérieur. Dans les ruelles qui les séparent, la délégation qui accompagnait le wali a eu toutes les peines du monde à circuler même à pied tant un véritable oued d’eaux usées pestilentielles coule à ciel ouvert formant des mares stagnantes çà et là entre des minoteries et des fabriques de jus de fruits.d’où le risque sanitaire tant leur voisinage est immédiat.
Cette zone d’activités à caractère industrielle est créée en 1982, apprend-on au cours de la visite. Elle est constituée de deux îlots séparés par un oued. La communication routière entre les deux ensembles reste impossible tant qu’ils ne sont réunis pas par un pont qui enjamberait le cours d’eau. Une action dans ce sens a été tentée avec l’accord des services de l’Hydraulique et l’aide de l’ENGOA, mais elle n’a pas pu aboutir, déplore-t-on, du fait de l’incompréhension de certains industriels qui ne veulent céder aucun pan de leurs terrains.
Deux zones industrielles en projet
Après cette visite guidée dans quelques unes des usines qui constituent la zone d’activités, le wali a présidé une réunion de travail dans les locaux de l’usine ABCuisine pour permettre aux opérateurs, aux élus et à la société civile d’exprimer leurs points de vue sur la réhabilitation et l’aménagement du site.
A la fin des débats, le wali qui n’était pas venu les mains vides, puisque l’avant-veille même de la visite, il avait reçu du ministère des Finances une enveloppe de plus de 62 milliards de centimes inscrits à son l’indicatif et destinés à la réhabilitation et l’aménagement des 7 zones d’activités industrielles que compte la wilaya.
De cette somme, 14 milliards de centimes reviennent à celle d’El-Kseur. Sur la même lancée, le premier responsable de la wilaya ajoute que sur les 36 zones industrielles créées récemment par le Gouvernement à l’échelle national, deux d’entre elles reviennent à la wilaya de Béjaia. La première d’une superficie de 150 ha sera implantée entre Boudjellil Beni-Mansour et la seconde qui s’appelle Béjaia 2 et qui s’étale sur une superficie de 170 ha sera installée entre la commune d’El-Kseur et celle d’Amizour.
Les deux zones sont extensibles à 300 ha. Et le directeur régional de l’ANIREF (agence nationale d’intermédiation et de régulation foncière) est là précise le wali pour étudier le dossier et activer l’octroi de fonds nécessaires pour l’aménagement de ces deux zones très importantes pour l’investissement dans la wilaya.
B. Mouhoub