La mendicité se banalise

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Le phénomène de la mendicité, signe de misère et de pauvreté, a pris des proportions alarmantes dans la capitale des Hammadites à telle enseigne qu’il n’est pas possible de faire un pas dans la ville sans être “harcelé” par des demandeurs d’aumône des deux sexes. Il sont de partout et de tout âge ! Des déracinés que la sécurité relative de la région, son hospitalité ou ce qu’il en reste, et la clémence de son climat attirent en masse. Parmi ce fourmillement de pauvres hères, se complaisant volontairement dans la crasse de leurs haillons, pour mieux forcer, semble-t-il, la compassion des âmes charitables, figurent des dizaines, voire des centaines de familles, notamment des jeunes femmes. Ces clans de distinguent par l’apparente prédominance laborieuse de l’élément féminin et la surabondance de rejetons en bas âge qu’on exhibe par grappes entières. Aucun coin n’est épargné par le spectacle affligeant et recommencé de ces jeunes femmes en hardes, faisant mine de bercer des nourrissons “orphelins”, en se lamentant : “Au nom du Dieu, aidez-moi à les nourrir S.V.P” !D’autres vont jusqu’à faire du porte-à-porte et n’hésitent pas à cogner sur les vitres des automobilistes pour demander… de l’argent. Ils sont partout : les carrefours, les trottoirs et les abords des marchés sont des lieux “stratégiques” que se disputent les éléments “adultes”. Les quartiers populaires tels “la place Gueydon”, les babors” “Boulevard Amirouche” et autres sont laissés à la discrétion des plus petits, les plus véloces. Des endroits sont accessibles aisément aux garnements que l’apparente misère des parents prives de l’école obligatoire pour les jeter à la rue pour “mendier”. Mais est-il vrai que la fin justifié les moyens ? Face à cette situation peu reluisante, beaucoup de citoyens, conscients des idées véhiculées ! à travers cette “prolifération” du “spectre”, prennent leur recul et évitent tout contact. “Si je veux bien contribuer à aider quelqu’un à sortir de sa misère, je le ferais d’abord dans mon quartier et je donnerais pour les véritables nécessiteux que je connais !”, nous lance un habitué du chef-lieu de la wilaya, et d’ajouter : “Chaque jour, le nombre de demandeurs d’aumône augmente, c’est honteux !”.Tout renseigne que cette forme de mendicité à but “lucratif” a tendance à se banaliser par la force du temps et l’impunité, autrement dit “le silence encourageant des responsables” au grand dam des associations caritatives qui, tout en dépensant sans compter, sont submergées par un flux incessant de demandes de secours, notamment en ce début de rentrée sociale.

Rabah Zerrouk

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