Une grandiose manifestation a eu lieu, avant-hier, à la Maison de la Culture Mouloud Mammeri, il s’agit de la 5éme édition du Salon National Djurdjura des Arts Plastiques organisée par la direction de la culture, sous le haut patronage de Mme la Ministre de la culture et l’égide de monsieur le Wali de Tizi-Ouzou, et ce en collaboration avec l’association culturelle « Si Muh Umhand » ainsi que l’école régionale des beaux arts d’Azazga. A cet effet, et en hommage aux artistes, Aïcha Haddad et Hocine Haroun, un programme assez riche et varié en activité a été tracé pour marquer cet événement. Au menu, l’ouverture officielle au premier jour par une allocution, suivie de témoignages sur la vie et le parcours artistique de Aicha Hadda et Hocine Haroun, la réalisation d’un buste par les ateliers de la Maison de la culture, ainsi qu’une vente dédicace de M. Haroun, en plus de l’exposition permanente. Pour la deuxième journée, en plus de l’exposition, la réalisation d’une fresque a été entamée, par les étudiants de l’école des beaux arts d’Azazga au niveau de la Maison de l’artisanat, et il y eut aussi la projection, dans la matinée au petit théâtre, d’un film documentaire sur la vie et l’itinéraire de feue Aïcha Haddad. Quant à l’après-midi, M. Ouchène Smail (enseignant à l’école des beaux arts d’Azazga) a animé une conférence sous le thème « la peinture, un milieu de mémoire ». La journée d’aujourd’hui sera marquée par l’exposition permanente, une projection inédite d’un film documentaire sur la vie et le parcours de Hocine Haroun et une démonstration artistique « show painting » de ce dernier par l’artiste peintre Saad Eddine Lazhari de Djelfa. Concernant le jeudi 23 juin, une conférence portant sur le thème « Arts plastiques en Algérie, contraintes et espoir », sera animée par le secrétaire général de l’UNAC, en l’occurrence M. Laroussi Abelhamid. La clôture du Salon National Djurdjura des Arts Plastiques, aura lieu le vendredi 24 juin avec, en fin journée, une cérémonie de remise des récompenses pour les lauréats et des prix et diplômes au participants au concours artistiques, et cela après une visite du village « Moknéa » pendant la matinée. Pour rappel, le coup d’envoi de ce cinquième Salon des arts plastiques a été donné par une allocution du directeur de la maison de la culture, M. Ould Ali El Hadi, et il est important de noter que la cérémonie d’ouverture de cet événement spécifique a été marquée par la présence du grand chanteur et poète populaire Lounis Ait Menguellet, ainsi que l’artiste honoré Hocine Haroun, et sa famille, M.Haddad (frère de feue Aïcha Haddad) et un nombre de personnalités de la famille artistique. Etaient présents, aussi, des éléments de la sûreté de wilaya, des écrivains, plusieurs associations, la presse ainsi qu’un public nombreux. En effet, après avoir souhaité la bienvenue à tout les présents, M. Ould Ali a exprimé sa joie du fait qu’un salon national des arts soit organisé à Tizi-Ouzou en regroupant différentes régions de l’Algérie profonde, « Tizi-Ouzou est, pour la 5é fois, la capitale algérienne par excellence des arts plastiques qui sont la meilleure expression de la culture algérienne », a-t-il déclaré et d’ajouter que « ce salon fait honneur à tous les plasticiens, en rendant hommage à l’artiste et Moudjahida, Aicha Haddad, qui a consacré toute sa vie à l’art, et à Hocine Haroun, présent parmi nous, un grand artiste qui a su créer des fresque au sens particulier et plein d’espoir» . Il a ensuite remercié l’ensemble des présents en disant : « je tiens à vous remercier tous pour cette joie que vous nous offrez, sans oublier la Ministre de la culture, Mme Khalida Toumi, ainsi que tous ceux qui ont travaillé et veillé pour la réussite de cet événement, notamment l’école des beaux arts d’Azazga pour leur contribution enrichissante». Ensuite, il a invité le frère de Aicha Haddad à prendre la parole, ce dernier a déclaré que : « c’est très gentil d’avoir penser à ma seour », et a tenu également à « remercier Mme Khalida Toumi ainsi que le directeur de la culture pour l’organisation de ce salon ». Après M. Haddad, c’était au tour de Mme Cherad et de Mlle Ben Daoud, respectivement artiste et journaliste poétesse, de témoigner sur l’artiste honoré Hocine Haroun. En effet, toutes les deux ont exprimé leur contentement d’avoir fait connaissance avec cet artiste et ont glorifié son itinéraire artistique distinct. « Je suis très contente d’avoir bénéficié de la création de Haroun, la Kabylie se trouve dans tout son parcours artistique. Bravo pour tout ce que tu as pu apporter au patrimoine kabyle », a déclaré Mme Cherad. Pour sa part, la journaliste poétesse, Ben Daoud, a qualifié l’artiste d’«une pierre dans l’immense édifice qu’est l’art et son œuvre est un début de lumière, autant que j’écrive ou je dise, ce serait insuffisant pour mesurer sa grandeur », avant de conclure, « votre village témoigne de votre passion, longue vie Mr Haroun !». En répondant à l’appel, pour témoignage, le célèbre chanteur, Lounis Ait Menguellet, juge très difficile de parler d’un ami : «Hocine est tellement familier et proche qu’il m’est très difficile de parler de lui, je dirais qu’il aime aussi la chansonnette, il chante bien, mais à un certain temps, il lui fallait choisir, et je vois qu’il a bien réussi ». Lounis s’est dit content de cet hommage organisé sans informer son ami pour lui en faire une surprise : « je suis très content qu’on lui ait pas fait part, à l’avance, de cet hommage, parce qu’il aurait sûrement refusé c’est un hommage que Hocine mérite grandement». Par contre, M.Haroun, en prenant la parole, annonça modestement qu’il ne le méritait pas. « Il s’agit d’un salon national avec une vingtaine de wilaya qui y prendront part, et c’est ça l’événement à ne pas rater !», conclut l’artiste avant que ses deux fils ne marquent leur présence en témoignant du ressentiment de fierté et d’honneur de l’avoir comme père et de ce qu’il est. Après ces témoignages, les présents à cette cérémonie d’ouverture du salon Djurdjura des arts plastiques, ont été invités à participer à une collation.
Rachida Selmani