Baylache frappe à la porte des grands

Partager

Auteur, compositeur et chanteur, on peut le considérer, d’ores et déjà comme le nouveau prince de la chanson kabyle grâce à des paroles en or, qui s’ajoutent à une voix suave, se conjuguant à des mélodies arrangées avec tact et brio. Il s’agit de Baylache, l’enfant d’Akfadou, né en 1983 au village Ath Amara, que le public découvre et agrémente du titre de future star grâce à un album de huit chansons, qu’il a mis sur le marché au début du printemps 2011, lequel ne manque pas de succès puisqu’il se vend comme des petits pains. Ses chansons sont toutes peintes d’amertume, avec des textes évoquant souvent l’amour. Le message, qu’il veut faire parvenir et ressentir, s’adresse à la frange juvénile, en âge des roses et des déferlements des passions. Ce remarquable succès l’encourage, d’ailleurs, à tracer un programme d’animation qui s’étale sur toute la saison estivale et concerne les fêtes de particuliers qui le sollicitent pour des galas. Issu d’une famille d’artistes, baylache est, à l’heure actuelle, en vogue et est sur le point de conquérir un plus large public, notamment de l’émigration. « Il me reste à me produire dans des capitales étrangères où il y a d’importantes communautés kabyles, comme Paris ou Montréal. Ici, la concurrence est rude et parfois déloyale, avec la pléthore de chanteurs kabyles qui naissent comme des champignons et dont beaucoup ne s’investissent pas dans la créativité et préfèrent l’imitation », a-t-il dévoilé. Licencié en droit et poussant même ses études jusqu’à obtenir le certificat d’avocat, il a, en fin de compte, préféré la chanson à la robe noire, car estimant qu’à sa naissance ce n’est pas un « Da » qu’il a prononcé comme tous les nouveaux nés, mais une note de musique. Il avait 9 ans quand il a fait ses débuts dans la chanson en étant musicien dans la chorale de son école. Puis, il s’engagea dans le groupe Inouzar, comme chanteur, et déjà malgré son âge, beaucoup de ses fans le prédestinaient à une brillante carrière artistique. En 2007, en quittant l’université il composa la chanson Lawan Adhrouhagh, un cri du cœur qui retrace sa vie estudiantine. Cette chanson, qui a eu un franc succès, l’a bien stimulé à aller de l’avant. Pour cela, il sort son premier album en 2008 avec une chanson phare intitulée Avridh Gourdatsoughalagh (le chemin de non retour) où il exprime un destin d’artiste avec comme compagnon une guitare qui lui meuble son temps et lui donne l’occasion d’exprimer ce qu’il ressent. Les deux chansons à retenir de son dernier album sont Hesbey tt ynou et Ghouram Alaâmar. Son souhait est de voir les directions de la culture et les maisons de jeunes donner la chance à tous les chanteurs pour se produire sur scène, car sans cela un chanteur aura du mal à se faire connaître du public. Il est aussi contre le système de la duplication frauduleuse des CD, qui fait rage en ce moment et que dénoncent tous les chanteurs. Enfin, sortant de l’institut national supérieur de musique où il a passé neuf mois, sa participation aux festivités marquant l’hommage à Cheikh Saddek Abdjaoui, qu’a organisé le comité des fêtes de la ville de Béjaïa, n’est pas passée inaperçue, puisqu’il a décroché le 3° prix de la chanson Amazighe. Le moins que l’on puisse dire de Baylache, c’est que c’est un jeune artiste au talent avéré qui fait déjà un pas dans la cour des grands.

L. Beddar

Partager