Mourad Bilek le jeune âgé de dix huit ans, enlevé par ses ravisseurs depuis le mercredi 11 mai 2011, tout près de Tala Bounane dans la commune de Béni Aissi à quelques encablures de la capitale du Djurdjura, a été enfin libéré par ses ravisseurs dans la nuit du mercredi à jeudi dernier, aux environs de 23heures et trente minutes
La victime a été libérée à Tizi Ouzou près d’un parc appartenant à sa famille, à proximité du barrage de la gendarmerie de la nouvelle- ville du côté d’ Azib Ahmed. Il a dû se rendre à pied jusqu’au parc.
Le gardien de ce dernier a du coup appelé le frère de la victime qui s’est rendu immédiatement sur les lieux pour récupérer son jeune frère. La nouvelle s’est vite répandue dans toute la wilaya de Tizi Ouzou et a généré un bonheur et une satisfaction immenses chez l’ensemble de la population kabyle et spécialement dans la région des Ath Douala d’où est originaire ce jeune homme. Il est à rappeler ,que la victime a été interceptée dans un guet-apens que les hordes terroristes lui ont tendu alors qu’il montait dans son véhicule de marque Toyota. Surpris par le faux barrage, Mourad s’est retrouvé dans le véhicule de ses ravisseurs et qui ont tout de suite procédé à son encagoulement. Après un long voyage en voiture, Mourad est ensuite contraint de faire plusieurs kilomètres à pied en pleine for^et jusqu’à la tanière des malfrats.
Mourad raconte sa captivité
Mourad que nous avons questionné sur les circonstances de son séjours dans les maquis en compagnie de ses ravisseurs reconnaîtra : » Je n’ai subi aucune torture et aucun châtiment. Ils m’ont traité d’une manière régulière. Ils m’ont même permis de téléphoner à ma famille à deux reprises. Seulement, ils me ligotent lorsqu’ils se déplacent et ne me font pas confiance. Ils recherchaient au départ une importante rançon. Il faut dire aussi que je n’ai pas tenté le diable. Si c’était le cas ,je serai peut être passé à tabac. Ils ne cessaient jamais de prêcher et de me sermonner à propos de la religion » et d’ajouter : » J’ai beaucoup souffert moralement et j’ai eu vraiment peur pour ma vie. A tout moment, je pouvais être abattu. Au retour de leurs sorties, ils m’informaient de l’élan de solidarité et de la mobilisation citoyenne née après mon kidnapping. Cela me faisait chaud au coeur » nous confie le jeune Mourad, soulagé de revoir enfin les siens.
Une waâda pour jeudi prochain
Juste après l’annonce du kidnapping de Mourad le 11 mai dernier, la population et les autorités locales n’a pas cessé de réclamer la libération immédiate et sans condition du jeune Bilek.
D’ailleurs, dès le lendemain de son rapt, une grève générale a été observée au niveau de toute la daïra de Béni douala. Plusieurs autres actions ont été menées en vue de libérer l’otage de la main de ses ravisseurs. Une autre grève générale a paralysé la capitale du Djurdjura, une caravane de sensibilisation des citoyens a sillonné différents recoins de la région, une marche au double chef- lieu de daïra et de la commune de Béni Douala. Une opération d’extinction des lumières a eu lieu le 1er juin dernier. La population s’est solidarisée avec la famille de la victime. Son frère ainé Ouamar a d’ailleurs tenu à remercier l’ensemble des Archs des Ath Douala et de la Kabylie entière pour leur solidarité et leur soutien durant les deux mois de calvaire. Aujourd’hui et depuis la libération de l’otage, la maison familiale ne désemplit pas. Chacun tient à rendre visite à Mourad et à sa famille et à leur manifester leur joie et leur soutien. Jeudi prochain une grande Waada sera organisée par la famille de Mourad en guise de remerciement à toute la population locale qui n’a pas manqué d’être présente dans les moments difficiles. Rappelons que pas moins de 65 kidnappings ont eu lieu depuis l’année 2002 à Tizi Ouzou. Quant à un éventuel versement de rançon, le frère de Mourad déclarera : » Ils ont essayé de nous soutirer une rançon mais comme ils ont compris que nous ne sommes pas si riche que ça, car nos biens appartiennent à notre frère défunt, ils ont dû alors renoncer et ont préféré libéré Mourad « .
M.Z/H ben A