Cela s’est passé hier, au niveau de l’hémicycle Rabah Aissat de Tizi Ouzou où deux élus en sont arrivés aux mains en pleine session de l’APW. Tout a commencé lorsqu’ un des deux élus, d’obédience FLN, a demandé à prendre la parole.
Une demande qui lui a été refusée, chose qui n’a pas été du goût de ce dernier qui n’a pas caché sa colère et sa frustration en se mettant à gesticuler. Une élue du parti majoritaire au sein de » l’honorable » assemblée, à savoir le RCD, est intervenue alors pour tenter de remettre à sa place l’élu FLN. Apparemment appréciant mal le geste de sa consoeur, le protestataire a riposté en haussant le ton et c’est là que le pugilat a commencé.
En effet, un autre élu du RCD s’est mis de la partie, mais à peine avait –il prononcé un mot qu’il a reçoit un coup de poing de l’élu du parti de Belkhadem en plein figure. Un désordre indescriptible s’en suivi au sein de l’hémicycle, avant que le calme ne revienne après l’intervention des autres élus qui ont réussi à ramener à la raison les deux protagonistes. Mais après quoi? Le mal a été déjà fait.
Les deux élus n’ont peut-être pas mesuré la gravité de leur geste, mais le fait est gravissime. Au lieu de s’occuper des problèmes de la population, ils se mettent à régler leurs comptes… à coup de poing. Par leur acte, ils viennent de salir tout simplement la noble mission qui devait être la leur.
Quel compte doivent-ils rendre aux citoyens qui les ont élu ? L’on ne vient pas se demander un jour, pourquoi la population se désintéresse de la politique et des élections plus précisément. Le mauvais exemple est donné hier, un de plus peut-être. Au même moment, et pendant toute la journée d’hier, les villageois ont vécu le calvaire sur les routes de la wilaya après la fermeture de la RN 12 par les transporteurs de voyageurs. Des transporteurs qui ne sont pas eux aussi au bout de leur peine à cause de la délocalisation de la gare routière. C’est ce genre de problème qui devait intéressé ces élus du peuple, mais décidément, cela constitue le cadet de leurs soucis, du moins pour certains d’entre eux, qui ont d’autres chats à fouetter que de sortir dans la rue à la rencontre des citoyens notamment sous le soleil de plomb comme ce fut le cas hier, à Tizi Ouzou.
D’aucuns remettent en cause d’ailleurs la tenue même de cette session alors que des centaines de citoyens » croupissent » dans la rue. C’est sur le terrain que la population a besoin de ses élus. Pour certains parmi ces derniers, la politique se fait décidément dans les salons, en adoptant en sus un nouveau mode de gestion à savoir la violence. En tous cas ,l’hémicycle portant le nom du glorieux homme, Rabah Aissat en l’occurrence qui va se retourner dans sa tombe, après ce qui s’est passé hier, s’est transformé en un ring, pour ne pas dire autre chose.
M.O.B

