La population en colère contre les transporteurs

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Les citoyens de Tizi-Ouzou ont vécu hier, un véritable calvaire. A la canicule sévissant depuis deux jours ,s’est greffé le mouvement de protestation des propriétaires de bus qui ont décidé de bloquer la RN 12 avec comme conséquence la fermeture de tous les accès menant vers la ville.

Une situation inédite dans les anales des mouvements de protestation que connaît la wilaya ces dernières années.

En effet, non seulement les initiateurs du mouvement ont mis les gros moyens (des centaines de bus) pour bloquer la route, ils ont surtout décidé de ne laisser filtrer aucun passage aux véhicules des deux côtés de la RN 12 (Tazmalt El Kaf à l’Est et Oued Fali à l’Ouest).

Une situation qui a créé un véritable désordre dés les premières heures de la matinée pour des milliers de citoyens. Ils ne savaient plus quoi faire. Impossible de se frayer le moindre chemin pour se rendre à destination ou faire demi-tour et revenir chez soi.

Les désagréments causés par ce mouvement n’ont pas été sans conséquences sur des milliers de travailleurs qui ont dû renoncer à leur journée de travail alors que les estivants ont dû faire une croix sur leur calendrier des vacances.

Pis encore, des témoignages que nous avions recueillis sur place nous ont relaté des cas plus graves comme ce vieux évacué par ambulance vers l’hôpital de Tizi-Ouzou et qui s’est retrouvé bloqué au niveau de Oud Aissi.

Notre patient n’a dû son salut qu’a la témérité du chauffeur de l’ambulance qui s’est frayé un chemin entre des centaines de véhicules sur une distance de plusieurs kilomètres de l’autre côté de la route avant de se voir stopper net par le  » barrage  » des bus au niveau de Tazmalt El Kaf. Et ce n’est qu’après de moult palabres que les protestataires ont daigné enfin  » ouvrir  » un passage à l’ambulance.  » Le pauvre qui se trouvait dans l’ambulance sous un masque à oxygène a faillit perdre la vie  » nous confie un propriétaire d’un bus qui se dit regretter d’avoir participé à l’action après avoir assisté à la terrible scène.  » Si le malade avait trouvé la mort je l’aurai sur la conscience toute ma vie  » se désole notre interlocuteur.

Un aveu qui en dit long sur la pagaille causée par l’action d’hier, sur les citoyens de Tizi-Ouzou qui ne semblent pas oublier de sitôt l’enfer de ce dimanche qu’aucun d’entre eux ne souhaite revivre. Car comme ne cessent de le crier les citoyens, on ne guérit pas un mal par un autre mal.

Ali C.

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