Quatre (04) victimes au courant de cette semaine, dont 03 issues d’une même famille à M’chedallah, la quatrième victime, un enfant de 08 ans à Oued El Berdi, a péri presque dans les mêmes circonstances, toujours dans un cortège nuptial, où, on dénombre de nombreux blessés graves.
Le décompte macabre de ce genre d’accidents ne fait que commencer, sachant que la saison des fêtes de mariages qui s’étalerait sur les quatre mois à venir, vient à peine de démarrer avec cependant une trêve durant le mois de Ramadhan. C’est un phénomène nouveau pour ne pas dire un fléau inquiétant qui prend des proportions alarmantes dénoncé par tout le monde sans pour autant que l’on fasse quoique ce soit pour limiter les dégâts. Dans ces cortèges nuptiaux, la mode est à… « la course poursuite » entre des automobilistes inconscients, écervelés qui font fi de toute forme de prudence en prenant toutes les libertés les plus inimaginables. Dés que le cortège s’ébranle, une sorte de frénésie qui s’apparente à une folie collective, s’empare des chauffeurs qui se lancent à la poursuite du véhicule des mariés qu’ils harcèlent de toutes parts.
Chaque chauffeur dont le véhicule souvent en surcharge , bondé de femmes et d’enfants, cherche pour une raison mystérieuse à se rapprocher de plus près du véhicule de la mariée « thislit », pour lui coller au pare-choc. Le conducteur de cette voiture excité par ses poursuivants ne tarde pas, à son tour, à appuyer sur le champignon pour les semer, créant par son geste, une concurrence démentielle pour le reste du convoi qui aligne un minimum de 50 voitures. Il est fréquent de voir ce genre de cortège rouler à 150 km/h tel un essaim d’abeilles qui quitte la ruche pour se lancer à la poursuite de la reine. Dépassements dangereux, à droite, à gauche, en troisième ou quatrième position, au milieu de stridents klaxons continus, musique robotique lâchée à pleins décibels et youyous perçants ; le tout créant un état de fébrilité collective incontrôlable, une excitation à l’extrême du raisonnable d’autant plus que la majorité des chauffeurs jeunes avec à leurs bords des filles parées et maquillées comme dans un défilé de mode dont la seule présence fait perdre la tête et le self-control au plus calme de ces jeunes conducteurs. Ces derniers usent d’excès de zèle pour épater et émerveiller les passagères. Au point où l’on assiste le long de cette saison de fêtes à de terribles accidents qui transforment en un clin d’œil un cortège nuptial en cortège funèbre et endeuille la fête. Un état de fait où chacun à sa part de responsabilité à commencer par les organisateurs des fêtes où les maîtres de maison qui ne font rien pour éviter ce genre de comportements aux terribles conséquences. Jusqu’aux services de sécurité chargés de la circulation routière, qui pour une raison qu’on ignore, ferment l’oeil sur ces intolérables dépassements dans la façon de conduire. Et enfin le législateur qui aurait dû se baser sur les statistiques funestes et les conséquences qui en découlent de ces cortèges nuptiaux à chaque retour de la saison des fêtes. Un phénomène qui prend les concours d’un véritable danger public. Cet état de faits qui doit amener ce législateur à réglementer ces cortèges en imposant un nombre limité de véhicules accompagné d’une limitation de vitesse stricte, et enfin donner plus de prérogatives aux services chargés de la circulation et la sécurité routière pour intervenir, et surtout sévir à chaque dépassement constaté.
Il est tout à fait compréhensible que nos services de sécurité en charge de ce créneau se gardent de jouer aux…troubles fêtes, mais quand ce sont ces mêmes fêtards qui exposent leurs vies et celles des passagers et autres usagers de la route par des actes qui échappent à tout controle, il y a comme un dépassement qui fait obligation à ces services de sécurité d’intervenir pour préserver des vies humaines quitte à briser le charme de la fête, si nécessaire.
L’exemple de l’interdiction de tirer des coups de feu durant les fêtes à l’origine de fréquents accidents mortels et le recul net de ce genre d’accidents depuis la promulgation de cette loi, un exemple à suivre qui se passe de tout commentaire. Cela au même titre d’ailleurs, que les intoxications alimentaires collectives très fréquentes aussi durant les fêtes qui se résultent par des centaines d’évacuations vers les centres hospitaliers. Nous n’avions jamais eu vent d’un fêtard verbalisé ou inquiété de quelque manière que ce soit pour avoir imprudemment empoisonné ses convives, ne serait-ce que par payer les frais médicaux engendrés au Trésor public par son manque de vigilance quant à l’application des règles d’hygiène les plus élémentaires.
O. Soualah

