L’on ne peut rêver d’un endroit meilleur que celui du site de la station climatique de Tikjda culminant à plus de 1478 m d’altitude, et d’un moment plus propice que celui des grandes vacances pour programmer un festival de la chanson. Mais ni l’endroit ni la saison estivale n’ont réussi à attirer la foule des grands jours, avant-hier en fin d’après-midi, à l’occasion du coup d’envoi de la deuxième édition du festival de Tikjda, au CNSLT (centre national des loisirs et des sports). Pour ce premier jour inaugural, en présence des autorités locales et des élus de la wilaya, une affluence plutôt timide du public, composée, notamment, de quelques familles et de jeunes, s’est déplacée sur les hauteurs pour assister à cet événement culturel, supposé redorer le blason de la culture dans la wilaya et, par ricochet, y promouvoir le tourisme. Un état de fait que certains acteurs de la vie culturelle bouirie incomberont à une défaillance en matière de communication de la part des organisateurs. Ces derniers, même s’ils avaient eu recours à des supports médiatiques tels que la radio locale, à travers une émission retransmise à quelques jours de la tenue du festival, n’ont pas fait de ‘’tapage médiatique’’ autour de l’événement qui, comme le veut la tradition, exige le déploiement de moyens colossaux et une stratégie de communication irréprochable à même d’attirer un public nombreux. A ce titre, on notera l’absence d’affichage, que ce soit au chef-lieu de wilaya ou bien à travers les agglomérations de Bouira. Ceci d’une part, d’autres part, un tel événement exige la tenue d’un point de presse d’avant festival, censé assurer une forte médiatisation et sur lequel les organisateurs ont fait l’impasse. Ceci dit, et même si le plan de communication avait été impeccable, pour certains observateurs avertis, un tel scénario était prévisible d’autant plus qu’aucune tête d’affiche n’a été programmée cette année, contrairement à l’édition expérimentale ainsi que la première édition qui ont vu le passage sur scène d’Ait Menguellet, Alloua, Zayen, Ali Amrane, Abranis, Raina Rai, Cheb Anouar, Ben Zina ou encore El Hasnaoui Amechtuh. De grosses pointures de la chanson qui ont attiré les foules des grands jours et qui n’ont pas manqué d’assurer un franc succès au festival de Tikjda. Sinon, le premier jour a été marqué par des prestations d’artistes locaux tels que Cheb Faycal, dans le genre rai, Moh Atoui ou encore Oujrih, deux interprètes de la variété kabyle. Plus à son aise lorsque il s’agit de reprendre en choeurs quelques titres à succès de jeunes chanteurs locaux, le public présent a vibré plus de deux heures durant, en compagnie de Cheb Atoui et Oujrih. Par ailleurs, le visiteur du site de Tikjda, en ce premier jour du festival, aura été rassuré par la présence remarquable des forces de sécurité qui se sont déployées dans la région et ses alentours. Pour le deuxième et dernier jour du festival, l’on peut s’attendre à une bien meilleure affluence, surtout à l’occasion de la production d’une célébrité locale, en l’occurrence Kamel Chenane.
D. M.

