Hier, les habitants El Kelaâ, un village de plus de 2 000 habitants, situé sur la RN 71 à quelques encablures seulement du chef- lieu de la daïra de Tigzirt, ont procédé à la fermeture de la RN 71, et ce, afin d’interpeller les autorités locales sur la non prise en charge de leur plateforme de revendications
En effet, les protestataires dénoncent à travers cette démonstration l’implantation d’un centre d’enfouissement technique (CET) implanté prés de leurs lieux d’habitation au lieudit Ichariouene G’Ighil dans le territoire de la commune de Mizrana, jugé comme une menace et une atteinte totale sur l’environnement, et étant donné que cette région est de vocation agricole.
En plus, ils réclament contre le manque de l’eau potable qui ne coule dans leurs robinets qu’une fois par hasard. Les habitants d’El Kelaâ estiment également que ce CET va engendrer des retombées néfastes sur la santé des citoyens C’est pourquoi, ils contestent ce projet. Les contestataires parlent de « négligence et de mépris », après avoir entrepris et sollicité maintes fois les autorités concernées pour revoir le choix du terrain, mais en vain.
L’action des citoyens du village précité a complètement paralysé toute circulation automobile pour les usagers de la route s’acheminant de Tizi Ouzou, de Makouda, de Boudjimaa.etc vers la station balnéaire de Tigzirt. Ce mouvement de protestation s’inscrit dans le sillage d’actions arrêtées par les villageois, dans le sens de maintenir la pression sur les pouvoirs publics afin de se pencher sérieusement sur leurs revendications. » Nous protestons contre le mutisme et la non satisfaction de notre plate-forme de revendications, véhiculant deux points nécessaires pour apaiser un peu notre souffrance, transmise à ces autorités, et nous avons même saisi les autres institutions, à différents niveaux, mais en vain. Pire encore, les responsables en place ne daignent même pas se pencher sur cette affaire. Ils continuent de faire la sourde oreille. » C’est de l’injustice totale qui règne au niveau de notre localité « , fulminera un des protestataire. » Cette fois- ci, nous maintenons notre mobilisation et nous ne lâchons pas jusqu’ à ce qu’on obtienne gain de cause » ajoute un autre protestataire. Dans la matinée de cette journée de protestation, aucun responsable ne s’est manifesté pour tenter de dialoguer avec ces citoyens en colère. » Même s’ils veulent, ou tentent de, négocier autour d’une table pour débattre des litiges, on refusera parce qu’on les a avisés après de multiples rencontres, mais ça n’a pas abouti, y en a marre ! « , disent les citoyens. En outre, ils protestent contre les pénuries de l’eau potable qui rendent la vie des ces citoyens difficile. » A chaque approche de la saison estivale et comme chaque année, le problème de la pénurie d’eau potable revient toujours au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou, en particulier dans notre localité. En dépit de fortes chutes de pluie qu’a connues la région, le manque de ce liquide précieux commence à se ressentir avec acuité à travers la quasi-totalité des localités de la Grande Kabylie. En effet, à Tigzirt par exemple, ou dans les communes limitrophes, la pénurie d’eau potable constitue d’ores et déjà la véritable préoccupation de la population alors que les pouvoirs publics ont déboursé des milliards de centimes pour l’installation d’une station de dessalement à Tigzirt, mais elle ne répond plus à l’alimentation des citoyens de la région, elle n’est donc pas utile, l’eau de barrage de Taksebt ne nous en bénéficie pas, y’en a marre ! « , fulminera Mehrez un habitant de cette localité. Il y a lieu de rappeler, également, que les contestataires de cette localité ont déjà fermé les deux sièges, de la mairie et de daïra et l’ADE, cela au début du mois de juin, mais, en vain. A l’heure où nous mettons sous presse, les citoyens de centre- ville d’ El Kelaâ maintiennent la pression et sont déterminés à aller jusqu’au bout.
Mohammed Amrous