Depuis une semaine, le printemps est désormais en place. D’ailleurs, le calendrier agraire l’affiche en exergue.Cependant, la nature s’est contentée de quelques journées printanières pour marquer l’événement et hop ! place à l’hiver !, comme si la saison froide n’est pas prête de céder son trône. Les chutes de neiges qui couvrent les villages nous laissent nous persuader que le climat nordique est aussi le nôtre.Certes, les perturbations du ciel sont énormément importantes, mais les dégâts qui surviennent suite à ces changements climatiques sont aussi grandioses. Sur les hauteurs de l’Akfadou, la vague de froid qui persiste encore a laissé ses séquelles. En effet, l’élevage des animaux a subi moult pertes. D’abord, il y a les apiculteurs qui déplorent la mort des abeilles. Par exemple, au lieu dit Ahrik, nous avons constaté nous mêmes l’importance de la catastrophe. «C’est la première fois que ça arrive, plus de 80% de mes ruches sont réduites à néant. J’ai tenté de faire mon possible pour éviter le désastre mais le froid a eu raison de mes abeilles.Actuellement, c’est le printemps, la saison propice à la procréation. Cependant, avec cet interminable froid, je pense que je n’aurai point de chance pour faire redemarer mon investissement. C’est vraiment le déluge», estime Saïd, un jeune apiculteur qui assiste à l’effritement de ses efforts.Pour un autre éleveur des «petites bêtes» l’année en cours est aussi chaotique, même s’il évalue ses pertes à 60%. Outre ce secteur sensible, les autres agriculteurs et éleveurs de bétail sont aussi la cible du froid. D’ailleurs, des vaches sont mortes, suite au rude climat. Seulement M’hand, un professionnel du métier rural, a perdu deux veaux. Pour un propriétaire de vingt têtes, c’est énorme. Pour un autre paysan, cinq vaches de son troupeau se sont égarées dans la forêt d’Akfadou et il ne sait quel est leur sort.Avec les dernières chutes de neige l’espoir de les retrouver vivantes ne tient pas beaucoup.Parmi les «sinistrés» du froid, il y a les poulaillers. Nombre d’entre eux ont subi des pertes. Le prix du poulet de plus en plus flambe et est le meilleur témoin. Ainsi, le froid tue. Parfois le laisser-aller des gens est la première cause, mais parfois encore, c’est inévitable, vu l’ampleur des entraves qui font en sorte que les habitants des hautes collines d’Akfadou se retrouvent emportés par le cours des évènements.En tous cas, les éleveurs de cette bourgade attendent l’avènement du vrai printemps, un printemps salvateur.
Mohand Cherif Zirem
