Les mordus de la pêche à la ligne investissent les lieux

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Une chaleur accablante, à faire fondre les montagnes, règne en ce début du mois de juillet aux alentours de l’étendue aquifère du barrage Tichy Haf, érigée sur l’Oued Bousselam.

Mais, «qu’à cela ne tienne !», rétorqueraient en chœur les mordus de la pêche à la ligne, habités par l’irrépressible pulsion d’aller taquiner le goujon. «Quand on aime passionnément une chose, on ne fait pas grand cas des couleurs du temps», confesse Kamel, qui avoue s’être entiché de la pêche comme on tomberait fol amoureux d’une jeune fille. «Cela me colle aux basques. Avant, c’était Oud Soummam et depuis quelques années, Tichy Haf», raconte-t-il. L’activité fait manifestement de plus en plus d’adeptes. Ils sont, en effet, toujours plus nombreux à investir, dès poltron minet, les berges de Tichy Haf pour s’adonner à leur dérivatif de prédilection. «La première fois que j’ai mis les pieds ici, c’était en 2009. Depuis, les escapades à Tichy Haf sont devenues comme des pèlerinages dont on peut difficilement se passer», souligne Idir d’Adekar, rencontré aux abords du plan d’eau. A quelques encablures de là un groupe de jeunes tentent de capturer le poisson en se servant de cannes à pêche bricolées à partir d’une tige de roseau et d’un bouchon de liège lesté de plomb. L’ambiance est plutôt sereine, allègre et enjouée. «Une journée à Tichy Haf permet de joindre l’utile à l’agréable», se contente de nous dire un membre du groupe. «On se ressource tout en échappant au piège de la routine qui rend débonnaire», renchérit un autre jeune homme longiligne, au visage sans cesse éclairé d’un étonnement enfantin. Aujourd’hui, la prise semble dérisoire, mais le fretin n’est jamais motif à jouer les rabat-joie. Tant s’en faut. «Cela nous est arrivé plus d’une fois de rentrer avec la musette vide, mais heureux d’avoir passé une journée des plus agréable, loin de la cohue stressante de la ville», soutient un autre amateur de pêche venu d’Akbou. A bien y regarder, il y a, en effet, une foule de visiteurs qui affluent vers Tichy Haf rien que pour admirer cette immensité glauque, vierge de toute pollution, s’enivrer de l’air vivifiant de la montagne et profiter à satiété de la luxuriante forêt toute proche. «Si demain on venait à aménager ce site splendide en y érigeant des infrastructures d’accueil et en le dotant des commodités nécessaires, il n’y aurait pas beaucoup d’Algériens à se laisser tenter par des vacances à l’étranger, à coup de devises sonnantes et trébuchantes», conjecture un visiteur de Seddouk, affairé à taquiner la muse.

N. Maouche

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