Assif Levaâl est l’un des plus importants cours d’eau de Saharidj, qui prend naissance au lieudit Idhkhou, à quelques encablures du sommet de Tamgout et qui finit sa course à la limite entre la commune de Saharidj et celle M’Chedallah pour rejoindre Assif Wakour. Les deux ravins fusionnés continuent leur parcours ensemble pour aller se jeter quelque 4 Km plus bas dans la rivière Assif N’Sahel au lieu dénommé Achadhoukh, à proximité du village Raffour. Assif Levaâl est l’un des ruisseaux de la région qui ne tarit pas durant toute l’année sachant qu’en plus de la fonte des neiges, il est alimenté par plusieurs sources naturelles vives dont il reçoit et draine les débits en faisant office de collecteur sur environ 20 Km. Son cours d’eau se transforme en violent courant durant les crues hivernales. La gravité est fort accentuée le long de son parcours qui descend presque à pic par endroits jalonné de mini cascades qui creusent et élargissent un peu plus chaque année les points de chutes d’eau à l’origine de la formation de cavités qui parsèment ce cours d’eau, formant à leur tour de petites retenues collinaires naturelles où s’accumulent d’importantes quantités d’eau, sorte de piscines naturelles dénommées localement «Thamda» où vont barboter les jeunes de Saharidj durant les journées caniculaires. Un rituel ancestral qui n’a jamais cessé de fonctionner même durant les années de la décennie rouge. Les jeunes cèdent à l’appel enchanteur de ces lieux féeriques et s’y rendaient au péril de leur vie en bravant les hordes barbares. Cette année aussi et depuis 20 jours, des groupes de jeunes reprennent le chemin en direction de ce ruisseau situé à peine 2 Km à l’est du chef-lieu de commune, chaque jour à partir de 10 h, pour ne rentrer que vers 18 h. Chaque groupe a sa propre «Thamda» (bassin naturel) baptisée selon la parcelle de terrain la plus proche qui sert de repère parmi les plus connues citons : Thamda Ichirane,Thamda N’Vourouh et Thamda Mekhchem. Choisies pour être larges et profondes, assez spacieuses pour effectuer quelques brassées ou nager sous l’eau, mais surtout pour le fait qu’elles soient entourées de buissons touffus, ce qui permet à nos amateurs de… barbotements de se dévêtir en toute discrétion à l’abri des regards des familles et des personnes âgées qui se rendent dans les champs. C’est l’un des loisirs le plus prisé des jeunes dont l’âge varie entre 10 et 20 ans, qui y passent le plus clair de leur temps. En effet, piquer une tête dans cette eau claire, limpide et fraîche par ce temps de chaleur torride, procure un agréable et irrésistible plaisir dans ces régions du pays profond où les lieux de loisir sont plutôt rares. Dame nature offre gracieusement ces charmants lieux où chacun peut s’offrir des moments de loisir et de détente sans débourser un sou, des lieux agrémentés par le chant de milliers de toutes sortes d’oiseaux qui viennent se désaltérer et profiter aussi de la fraîcheur douce qui enveloppe l’endroit valorisé par les alignements de lauriers roses qui fleurissent justement en été. Des fleurs qui distillent leur agréable parfum au contact des rayons du soleil et qui ne commencent à faner et perdre de leurs enivrantes senteurs qu’avec l’arrivée du froid de l’hiver. La ruée des jeunes de Saharidj vers Assif Levaâl s’explique aussi par le fait que son cours d’eau est pur n’étant pollué par aucun rejet d’assainissement ni souillé par d’autres impuretés. Cela en raison d’absence d’agglomérations entre Saharidj et le point de départ de ce ruisseau et tout le long de son parcours. Notons enfin que l’affluence d’une jeunesse en mal de loisirs vers ce cours d’eau, aurait dû inspirer les autorités pour procéder à quelques aménagements tel que l’élargissement de ces cavités à l’aide d’engins de travaux publics pour en faire des piscines naturelles au sens propre du terme, sachant que l’essentiel est déjà disponible (eau et terrain). Une observation valable aussi pour les APC de Chorfa et Aghbalou qui disposent, elles aussi, d’Assif Aghbalou qui présente les mêmes topographie et relief que ceux de Levaâl, Wakour et Assif Assemadh dans la commune de M’Chedallah. Qui ne rêve pas de piquer une tête dans l’eau fraîche par ces moments d’insupportables chaleurs ? Hélas, ce genre d’initiatives fera surface le jour où les gestionnaires commenceront à penser aux moyens de faire plaisir à leurs citoyens.
Oulaid Soualah