Les ordures prolifèrent dangeureusement

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C’est durant la saison estivale que l’état catastrophique des cités etagglomérations en matière d’hygiène à travers l’ensemble des centres habités de la daïra, apparaît dans toute sa terrifiante dimension.

Des ordures etautres déchets ménagers à perte de vue, redoublant de densité à l’approche des villes et villages encerclées par des enchaînements de tas d’immondicqui…embaument ces cités à base d’odeurs nauséabondes, ajouté a un décor cauchemardesque des plus repoussants. Passe encore quand ce sont de petits sachets gonflés d’ordures, dont le poids ne dépasse guère les 2 Kg qui sont jetés n’importe comment et n’importe ou par des énergumènes démunis de tout sens de civisme, mais s’agissant de bennes tractées dont le volume dépasse les 2 M3 débordantes d’ordures qui sont déversées de la même manière que les petits sachets, ça se termine toujours par ce catastrophique état relaté dont les répercutions sur l’environnement et la santé publique ne sont plus à souligner. Un état de fait qui s’explique par le laxisme et le peu de cas que font les pouvoirs publics de cette insoutenable situation qui ne semble déranger que…la presse, qui revient sans cesse sur cet épineux sujet. Pour l’anecdote, les ordures de certaines APC sont devenues…SDF, après que dépotoirs et décharges publiques ne soient délocalisés à plusieurs reprises. C’est le cas par exemple de celle d’Aghbalou aménagée une première fois en haute montagne avant que les services du parc national du Djurdjura ne réagissent et interdissent le déversement des ordures qui portent atteinte a l’environnement. La décharge a été ainsi délocalisée récemment vers un lieu proche du village Selloum et les citoyens de cette agglomération ont vivement réagi à leur tour en dénonçant cette initiative qu’ils qualifient d’irréfléchie. Une tentative de cette APC à …caserprovisoirementses ordures au niveau de la décharge publique de Saharidj a fait réagir les citoyens de cette dernière localité en empêchant le véhicule collecteur d’ordures d’accéder à la décharge. En désespoir de cause et ne sachant plus quoi faire de son encombrant et puant chargement, le chauffeur a essayé de s’en débarrasser au niveau du ruisseau Assif Levaal, à proximité du pont qui porte le même nom, situé en périphérie est de Saharidj. Manque de chance, il a été surpris par une patrouille de la brigade de gendarmerie de cette commune en pleine manœuvre de déversement d’ordures en pleine nature. Un flagrant délit qui lui a coûté un procès verbal qui le conduirait directement en justice. Le groupe de citoyens qui a intercepté ce collecteur d’ordures a immédiatement rédigé un avis de dénonciation, qu’ils ont placardé en plusieurs endroits sur la place publique (dont une copie nous a été remise) et cela pour n’évoquer qu’un seul cas a titre d’exemple,

sachant qu’en réalité l’ensemble des communes de la daïra de M’Chedallah vivent la même situation. A M’chedallah par exemple, c’est Assif Wakour qui fait les frais de ces déversements sauvages effrénés. En un mot comme en cent, la daïra de M’Chedallah est…malade de ses

ordures. Fait bizarre et étonnant, dans chaque commune existent des associations qui se qualifient pompeusement protectrices de l’environnement écologiques ou

encore pour la promotion du tourisme ; des associations qui restent muettes et silencieuses devant cette invasion généralisée de la région par toutes sortes d’ordures. Quant aux nombreux élus et autres responsables de cette circonscription, à chaque fois que l’on évoque dans ces colonnes ce cas révoltant et inquiétant des ordures, ils s’empressent de nous sortir le projet fantôme de la création d’un centre d’enfouissement technique (CET), un projet qui reste toujours au stade de réflexion depuis plus de 10 ans, ressemblant au «Cheikh El Kanoun», de la légende Kabyle.

Et pourtant ces déchets peuvent être rentabilisés…Pour ceux qui l’ignorent,cesdécharges publiques constituent un filon inépuisable de matières recyclables (fer, métal,plastique, cuir entre autres)

que s’arrachent les fabricants et autres propriétaires d’usines de

transformations spécialisées dans le recyclage qui sillonnent toute la région et font à l’heure actuelle du porte-à-porte à bord de camions à bennes, à la recherche de ces déchets qu’ils achètent en vrac, comme il existe dans chaque commune des citoyens souvent chômeurs, propriétaires de parcelles de terrains perdues et abandonnés car inculte, ne produisant plus rien situées loin des agglomérations. Il suffirait d’orienter ces propriétaires pour investir dans ce créneau de la réception et le tri de ces encombrants déchets qu’ils céderont a ceux spécialisés dans le recyclage. Un projet où chacun trouverait son compte et l’on arriverait en plus à réduire sensiblement le volume des déchets. Ceci, sans compter sur les dizaines de postes d’emplois qu’un tel projet pourrait générer. Dans plusieurs pays, les déchets non recyclables sont transformés en engrais cédé aux agriculteurs. Hélas ! Ce n’est pas pour demain ce genre d’initiatives chez nous.

Oulaid Soualah

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