»Les étudiants doivent signer des contrats d’engagement »

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Lors de son ultime sortie médiatique dans le cadre de la campagne référendaire sur la charte pour la paix et la réconciliation nationale, le président Bouteflika a effectué plusieurs visites d‘inspection dans quatorze points à Alger pour clore la campagne par un meeting populaire à la Coupole. En se rendant hier matin à l’université des sciences technologiques Houari Boumediène (USTHB) à Bab Ezzouar, où il a eu à inspecter les chantiers de réalisation de deux instituts d’informatique et de mathématiques, Bouteflika affirmera qu’il n’est plus possible que notre pays continue à former des cadres pour servir les pays étrangers. Plus explicite, il annoncera que désormais « les étudiants qui ont suivi leurs études dans les universités algériennes, signeront des contrats d’engagement avec l’Etat pour ne faire bénéficier de leurs compétences et capacités que leur propre pays qui en a besoin ». Que pourraient alors risquer ceux qui souhaiteraient quand même partir à l’étranger ?

Ceux qui partiront devront rembourser l’EtatLe président Bouteflika répondra sans ambages : « Ils seront contraints de rembourser tout l’argent que l’Etat algérien a déboursé pour assurer leurs études.” Allant plus loin, le président qualifiera d’ « immoral » le fait que « des étudiants bénéficiant d’un enseignement gratuit, une fois leurs diplômes en poches partent pour le Canada et d’autres pays d’Europe servir l’étranger au lieu de le faire pour leur pays d’origine envers lequelle ils ont des dettes. » Questionné sur les moyens de retenir notre jeunesse en Algérie, Bouteflika dira qu’il faut leur expliquer que leur pays a besoin de toutes les potentialités de ses cadres et enchaînera « nous allons réfléchir à de nouvelles formules qui ont trait au service de la nation.” Se disant rigoureux sur toutes les questions qui touchent l’intérêt national, le premier magistrat du pays ajoutera que « la seule stimulation pour retenir les diplômés algériens ne peut pas venir avec de l’argent, car, soit on aime son pays, soit on ne l’aime pas. » Faisant savoir qu’il a déjà évoqué ce problème lors du G8, Bouteflika dira qu’on lui a répondu que « c’est aux algériens de retenir leurs cadres ».

Harrouabia dit « n’avoir rien entendu »Prenant au dépourvu son ministre de l’Enseignement supérieur, le président, habitué à improviser à chacune de ses sorties sur le terrain, et qui a lancé à cette occasion, cette idée d’aller jusqu’à exiger des contrats des étudiants, Rachid Harrouabia n’a pas eu le temps de réagir à cette nouvelle déclaration de Bouteflika, ni à faire un quelconque commentaire là-dessus. Interpellé justement sur ce qu’a déclaré le président de la République, Rachid Harrouabia, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique répondra n’avoir rien entendu sur ces contrats d’engagement et expliquera que Bouteflika n’a fait que soulever le problème du manque d’enseignants en poste-graduation. Toutefois, le premier responsable du secteur annoncera que « son département reviendra inéluctablement sur cette question aujourd’hui à l’occasion de l’ouverture de l’année universitaire à Bel Abbès par le président de la République ».

« On a un déficit flagrant en mathématiciens »Signalant la carence aussi bien en étudiants qu’en formateurs dans certaines spécialités dont notre pays a vraiment besoin, telles que les mathématiques, le président Bouteflika incitera les encadreurs nationaux à organiser un séminaire sur l’enseignement supérieur pour faire le point sur la situation des études en Algérie et dégager les besoins du marché de l’emploi et du secteur de la recherche scientifique. Il appellera également à la tenue d’un deuxième séminaire qui portera sur l’analyse de l’ensemble du système de l’enseignement supérieur afin de déterminer les lignes de force pour la politique nationale. Bouteflika reviendra encore une fois sur la nécessité de revaloriser certaines matières, en insistant sur les mathématiques et relèvera que la majorité des lycéens des classes scientifiques se dirigent, pour leurs études supérieures, vers des formations en sciences et technologies en raison d’un manque de communication et d’organisation qui n’est pas irréversible. Il dira également qu’ »il faut encourager les mathématiciens et donner la priorité et même « choyer » les étudiants qui se présenteront à ces postes. »

Plusieurs projets inspectés et inaugurésA l’occasion de son long périple qui l’a conduit dans 14 points dans la capitale, le président Bouteflika a inauguré la 1ère tranche de 730 logements du programme AADL à Bab Ezzouar dont 403 logements sont déjà livrés à la cité nommée à l’occasion  » résidence La réconciliation nationale » et la deuxième partie sera réceptionnée d’ici la fin de l’année. Le responsable AADL de la même localité affirmera que la deuxième tranche de ce programme sera livrée en 2006. Bouteflika a également procédé à la pose de la première pierre de l’échangeur de la cité des Bananiers, inauguré la nouvelle aérogare et son échangeur ainsi que la piscine semi-olympique à Bab Ezzouar et 416 logements du programme AADL à Kouba.

W. O. H. et Hayet H.

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