De notre envoyé spécial à Sidi-Belabbès : Ali Boukhlef
Abdelaziz Bouteflika a choisi Sidi Bel Abbès pour donner le coup d’envoi officiel à l’année universiatire mais aussi pour parler, une dernière fois, de la réconciliation nationale à deux journées du référendum sur la charte pour la paix et la réconciliation nationale.Le président de la République a rompu hier, donc, avec les discours improvisés qu’il prononce dans des stades de football et des salles de sport. Il a choisi un amphithéâtre d’université et une assistance composée d’étuiants et d’enseignants pour parler, d’abord de l’évènement lui-même mais surtout de la réconciliation nationale. Le discours était long : plus de deux heures de temps pour dire beaucoup et trop de choses à la fois, mais c’était assi une occasion de rappeler les objectifs de la charte pour la paix et la réconciliation nationale. »J’étais parfaitement conscient, en promulgant la loi sur la concorde civile, que cela ne réglera pas tous les problèmes. J’avoue aujourd’hui que j’avais dépassé, à l’époque, les lignes rouges que m’avait permis le peuple algérien », a commencé à dire la chef de l’Etat non sans évoquer les méfaits du terrorisme qu’il a qualifié de « dévastateur » et d’agression « sans précédent contre le peuple algérien ». Bouteflika rappellera que ce phénomène n’avait pas seulement « tué et égorgé » mais il « avait aussi souillé l’image de l’Algérie à l’extérieur. »Si la concorde civile n’a pas réglé tous les problèmes, le président de la République croit dur comme fer que la réconciliation nationale est sa « Mecque » même si les pouvoirs qe lui confère la Constitution « ne lui permettent pas de tout faire. » Dans ce discours, très solennel il faut le souligner, le Président s’est éloigné des euphorismes abituels et adopté une langue très travaillée pour rappeler que « les élites œuvrent pour la réconciliation » et que le peuple « n’a pas besoin de tutelle ». Une notion qui est revenue plusieurs fois dans le discours présidentiel. « Le peuple est source de tout pouvoir » et « le peuple est le véritable pouvoir et c’est lui qui détient le pouvoir absolu », insistera-t-il encore. Pour ceux qui abordent l’après-référendum, Abdelaziz bouteflika a précisé qu’il est « Conscient que nous n’allons pas nous aimer le 30 septembre. Mais cela demandera plus du temps, parce que les plaies sont béantes. » et de s’écrier: « Je suis convaincu qu’elles se sicatriseront, tôt au tard ; même si cela demande du temps et de la patience. » C’est justement parce qu’il faudra de la patience, que Bouteflika s’est adressé particulièrement aux familles victimes du terrorisme pour les appeler à plus de courage, mais aussi pour leur présenter une sorte de « condoléances ». »Ceux qui ont trouvé des qualificatifs au terrorisme se sont lourdement trompés. Le terrorisme est sauvage, déstructeur. il ne connaît ni religion ni frontière. Il n’a pas d’autres noms », a crié encore une fois Abdelaziz Bouteflika qui a aussi mentionné le caractère transnational du phénomène. Ce caractère ne veut pas dire, selon toujours Bouteflika, que la solution peut venir d’ailleurs. Il expliquera qu’il a « visité le monde, du Japon jusqu’au Chili » et n’a pas trouvé de solution idéale à « notre tragédie ». Pourt lui, la seule solution est en Algérie et non pas dans les « grandes capitales occidentales ». Comme à ses habitudes, le Président a tenu, à Sidi Bel Abbès, à rendre un hommage à l’armée. « Durant la décennie noire, je m’étais limité, comme beaucoup d’Algériens, à observer de loin et à m’interroger sur l’armée », a-t-il reconnu avant de corriger qu’après son arrivée au pouvoir, il a « compris les souffrances de nos forces armées. Je rends un grand hommage à nos enfants des forces armées et à tous les services de sécurité, ainsi qu’aux groupes d’autodéfense et aux Patriotes qui ont défendu l’Etat républicain ».Sur le plan politique, Bouteflika a déclaré que « nous avons plus de militants que de citoyens » et il faut « revoir cette situation ». Tout comme il a « promis » de réduire la dette extérieure « à des proportions insignifiantes » avant la fin de son mandat même si certains économistes « ne partagent pas » son avis.Abdelaziz Bouteflika a insisté comme à chacune de ses sorties sur la nécessité de « voter massivement », parce que, a-t-il expliqué, « nous avons rendez-vous le 29 septembre avec l’Histoire ». Le jour du référendum équivaut, aux yeux du Président, à celui du 1er-Novembre 1954. C’est là toute la symbolique, selon l’initiateur de « La charte pour la paix et la réconciliation nationale ».
A. B.