La sardine à 200 DA !

Partager

Le secteur de la pêche dans la wilaya de Béjaïa reste très en deçà des objectifs assignés, bien que des efforts colossaux aient été consentis par les pouvoirs publics pour développer la filière.

Considéré avant, comme le repas du pauvre car il était à la portée de toutes les couches de la société en raison de ses bas prix par rapport aux autres viandes rouges et blanches, aujourd’hui, avec des prix oscillant entre 200 à 250 dinars le kg, la sardine est devenue inaccessible aux petites bourses. La crise qui affecte le secteur a débuté il y a environs trois ans. En hiver, les prix de la sardine atteignaient excessivement la barre des 300 dinars le kg et les petites bourses s’en privent durant toute cette période et attendent l’été pour prendre leur revanche. Durant les chaleurs estivales, les prix de la sardine baissent en raison des conditions draconiennes exigées pour sa conversation car faisant partie des produits hautement périssables qui ne résistent pas à la chaleur. L’ironie du sort, exceptionnellement cette année, les prix exorbitants sont maintenus même en été. «Il ne faut pas penser que je fais fortune en voyant le prix affiché à 200 Da. Je prends juste une petite marge et encore avec des risques énormes de pertes que j’encours en cas où je n’ai pas vendu la totalité car en raison de sa cherté la sardine n’est plus à la portée de toutes les bourses. En plus, pendant les chaleurs estivales, il y a des horaires aussi à respecter. L’heure d’arrêter la vente est fixée par la réglementation à 11h du matin. Avant, j’écoulais facilement ici sur cette place 4 à 5 cagettes mais aujourd’hui, je me contente de deux. Malgré cette diminution sur les quantités, parfois je suis obligé de baisser les prix jusqu’au prix de revient ou encore en dessous pour écouler la totalité», affirme un vendeur de poisson rencontré dans un village reculé de la wilaya. Malgré l’amélioration du port de pêche principal de la wilaya et la création d’autres ports secondaires, l’acquisition de bateaux de pêches par de jeunes marins dont certains ont acquis de solides formations, la création d’une unité de maintenance des bateaux et la création d’une unité de conservation du thon en boites, le secteur de la pêche n’arrive toujours pas à décoller dans notre wilaya. A qui la faute ? Aux spécialistes donc d’éclairer l’opinion publique. La faute n’incombe sûrement pas au consommateur qui fait face à la cherté des prix des viandes rouges et blanches et des fruits et légumes à longueur d’année. Et malgré cette cherté durant le ramadhan, le mois de la rahma et de la piété les prix de ces produits dits de base, s’envolent encore davantage.

L. Beddar

Partager