Un mois s’est écoulé depuis la mise en service de la nouvelle gare routière de Bouira, et le moins que l’on puisse dire est que les répercussions espérées sont en deçà des attentes des citoyens.
En effet, outre l’ouvrage en soi qui est, de l’avis de tous, une prouesse architecturale inédite au niveau de la wilaya, les prestations, quant à elles, laissent toujours à désirer. La plus flagrante des défaillances est sans conteste la non prise en charge de cette station des destinations intra-wilaya. Les citoyens, interrogés à ce sujet, s’accordent unanimement à dire que c’est tout simplement une aberration, « cette nouvelle gare routière me déconcerte plus qu’elle m’enthousiasme. Le bon sens voudrait que toute la population de Bouira puisse profiter de cet acquis. Cependant, rares sont les usagers qui ont recours à cette station afin d’effectuer leurs déplacements. Ces derniers, sont dans l’écrasante majorité des cas des destinations intra wilaya, de ce fait, on est obligés de fréquenter, encore et toujours, l’ancienne gare, qui n’a de gare que le nom ! ». S’indignera un citoyen. Il est vrai que l’ancienne gare routière ne désemplit pas, hormis le fait que les bus venant des autres wilayas du pays n’y font plus escales, rien n’a changé ou presque. Le fait nouveau est que les fameux bus de l’ETUB, qui, d’accoutumée, sont désespérément vides, du fait du prix excessif pour la plupart des citoyens (15 da). Ces bus bleus connaissent un réel engouement, et pour cause, ils font la navette entre l’ancienne et la nouvelle gare, mais cela reste très relatif, car hormis cette ligne, ces bus peinent à drainer les usagers qui leur préfèrent, de loin, les bus privés à 10 da seulement. Tarek, enseignant de son état, fera part de son incompréhension vis-à-vis de cette gare réservée aux visiteurs de passage : « Franchement, je n’ai rien compris à cette situation. Les autorités ont engrangé des milliards afin de doter notre wilaya et ses citoyens d’une gare routière digne de ce nom, pour qu’à la fin, elle ne serve que de transit, comparativement à celle de Béjaïa ou bien encore de Tizi-Ouzou, la nôtre est certes plus esthétique, mais aussi très exigu. Elle ne peut contenir le trafic intra et extra wilaya ». Par ailleurs, Sogral, société chargée de gérer l’actuelle gare routière, a été pointée du doigt dernièrement par les transporteurs privés. Ces derniers, ont dénoncé la politique inégale, selon eux, menée par cette entreprise. Ces transporteurs reprochent à Sogral un transfert anarchique et à la hâte vers la nouvelle station et des pratiques, qu’ils ont jugé scandaleuses, à propos du prélèvement de 4% auprès des transporteurs assurant une ligne moyenne et 9% sur les longues lignes…etc. Enfin, et pour terminer sur des notes plus optimistes, il est à rappeler qu’une extension de la nouvelle gare routière est prévue dès le 1er trimestre 2012, c’est du moins ce qui a été annoncé au Ministre des transports, Amar Tou, lors de sa visite inaugurale.
Aussi, il est important de signaler que Sogral est revenue à de meilleures intentions en gelant ses tarifs prohibitifs vis-à-vis des transporteurs privés. En conclusion, la mise en service de cette nouvelle gare routière a fait languir plus d’un, ce qui a donné à son lancement des allures de faux départ qu’il est encore temps de rattraper !
Ramdane B.