Le jardin public portant le nom du Chahid Colonel Si El Haouess, et se situant au centre ville de Bouira, faisait jadis la fierté de ses habitants. Étant donné qu’ils trouvaient en lui un lieu de détente, au milieu de sa verdure diversifiée, et un havre de paix et de relâchement. Ce parc, lieu historique, car il abritait dans le passé lointain un grand bassin d’eau ou vivaient toute une variété de poissons, est devenu de nos jours un endroit où s’amoncellent toutes sortes de détritus, à l’intérieur et tout autour. Sa verdure en pâtît, sa clôture complètement démolie, par des ouvriers de la commune depuis des mois, sans que les citoyens sachent quelle suite sera consacrée à ce jardin. Les citoyens de la ville de Bouira se contentent de palabres qu’ils s’échangent entre eux et qui viennent alimenter le désir de connaître le sort réservé à ce jardin. Parce qu’en fait, il est un repère pour la population de Bouira, et un pan, pour ne pas dire une grande partie de la mémoire collective. Les bonnes mémoires font savoir également qu’à l’intérieur de ce jardin splendide, des groupes musicaux égayaient le public et pour la circonstance une scène couverte, qui existe toujours, fut construite en ce temps là pour abriter ces galas. Pour l’instant, ce n’est qu’un décor désolant qui s’offre aux citoyens. Ces derniers, afin de garder une bonne image de cet illustre petit parc, ne vivent que des beaux souvenirs qui leur font rappeler l’état impeccable dans lequel il était. Du temps où il était clôturé avec un beau fer forgé tout son périmètre couvert de différentes plantes grimpantes aux couleurs chatoyantes, et où ils pouvaient apercevoir des roses et des plantes de toutes les espèces, qui leurs étaient permises d’humer et d’apprécier, mais avec interdiction de les abîmer. Car, il se trouvait toujours un gardien à l’affût pour freiner la moindre mauvaise intention d’un visiteur indélicat. Les citoyens, dépités, se disent très déçus par tant de laisser aller et d’absence de vision écologique de la part des services concernés, ils vivent mal la déperdition de leur jardin qui fut, jadis, un embellissement pour la ville de Bouira et devient, aujourd’hui, un lieu d’accumulation d’ordures de toutes sortes.
Fahem H.