A moins d’une dizaine de jours du sacro-saint Ramadhan, les prix de certaines denrées alimentaires connaissent déjà une sensible hausse qui se fait ressentir auprès des bourses familiales, et les pères de familles nombreuses grincent des dents, surtout après les dépenses faramineuses de la rentrée scolaire. Les devantures des magasins exposent déjà les épices nécessaires à la préparation de la fameuse chorba qui compose le plat principal des jeûneurs. Le frik, la coriandre, les légumes secs et plus particulièrement les pois chiches, très prisés par les ménagères, sont autant de produits qui, à la veille de chaque Ramadhan sont littéralement pris d’assaut par les citoyens, enfin les plus nantis d’entre eux. Pour les moins aisés, ils se contenteront d’observer la piété et la rahma des commerçants qui s’évertueront à faire monter les enchères en prétextant la rareté des produits. Même si les aliments d’importations, tels les fromages, les fruits exotiques et autres denrées alimentaires que l’on voit à longueur d’année dans les spots publicitaires diffusés sur les chaînes étrangères, inondent les magasins, le temps que durera le carême, les citoyens demeurent sur leur faim en l’absence d’un pouvoir d’achat leur permettant ce que l’on peut qualifier de luxe. Le beurre d’importation et les autres préparatifs nécessaires aux petits gâteaux orientaux sont, quant à eux, carrément inabordables pour le commun des Algériens. Egalement, l’ouverture avant l’heure des « Tounssi », le rendez-vous incontournable du carême, est là pour rappeler, si besoin est, I’approche du mois où le portefeuille doit impérativement se mettre à la diète, et ce, tandis que les plus malchanceux attendent avec impatience la remise des couffins du Ramadhan. Les viandes, elles, qu’elles soient blanches ou rouges, commencent à prendre leur envol et le poulet, qui coûtait il y a quelques jours 180 DA le kilo, est aujourd’hui affiché à 230 DA. Idem pour le veau et le mouton. De ce fait, le Ramadhan de cette année verra sûrement un engouement pour la viande dite congelée qui demeure la plus abordable, même si l’on enregistre une légère hausse par rapport aux semaines précédentes.
B.H.
