La Dépêche de Kabylie : Un mot sur votre gala…
Yasmina : Je crois que c’est au public de juger. Cela dit, j’estime en toute modestie que j’ai réussi ma sortie, cela dans la mesure où le programme que j’ai tracé pour la circonstance a été suivi à la lettre. Je remercie le public qui m’est resté fidèle pour l’accueil qu’il m’a réservé. Pour moi, ce spectacle était plus un rendez-vous avec mon public qu’autre chose. Un rendez- vous annuel que je ne devais pas rater.
Avec l’assistance des grands jours qui afflue à chacune de vos sorties, d’aucuns se demandent pourquoi Yasmina n’a-t-elle pas été programmée au stade Oukil Ramdane comme Zedek, Aït Menguellet et Rabah Asma…
Le stade ne m’intéresse pas. Je ne vous cache pas que le stade m’a été proposé et c’est moi qui ai refusé de me produire là-bas, car pour moi, ce n’est le lieu idéal pour des retrouvailles avec son public, d’autant que ce sont des familles qui se déplacent pour me suivre. En outre, j’ai des raisons personnelles pour refuser la proposition du stade.
A part ce gala, avez-vous d’autres projets ?
Je dois signaler ici que j’ai participé dernièrement à une circoncision collective au village Takhlidjet N’ath Atsou, dans la commune d’Iferhounène. Mon invitation et ma participation restent un moment inoubliable dans ma vie d’artiste. Ça m’a fait grandement plaisir. Je profite d’ailleurs de l’occasion pour rendre un vibrant hommage aux habitants de ce village. Pour revenir à votre question, je dirai que j’ai un album fin prêt.
Peut-on savoir quand l’album sera-t-il mis en vente ?
Là je ne saurais vous dire, tout ce que je peux affirmer c’est que le produit est au stade du mixage. L’album est réalisé au studio Olympia à Alger.
Et de combien de chansons est-il composé ?
L’album renferme 9 titres qui traitent de différents thèmes. J’ai choisi pour l’album le titre de Lkaghedh qui fait partie des chansons composant le produit. La chanson en question parle d’une situation, d’un phénomène dois-je dire, qui prend de l’ampleur ces quelques dernières années. Il est relatif à la trahison des jeunes qui se marient avec des femmes rien que pour se faire établir des papiers. Des femmes qu’ils laissent tomber après. Dans mon album, j’ai fait également hommage aux martyrs du Printemps noir. Il y a également d’autres surprises comme celle comportant le culte et la sonorité des anciennes zaouïas avec la participation de Amirouche et sa troupe.
Et si on vous demandait de vous prononcer sur la chanson kabyle ?
Je dirais qu’elle perd progressivement de ses repères car il n y a plus de nouveau. Je dirais même plus, à ce rythme, la chanson kabyle va disparaître à l’image de ceux qui l’ont sortie de l’anonymat. Ceux qui ont élevé cette même chanson au plus haut rang, sont aujourd’hui morts ou disparus.
Cela d’autant plus que la chanson est soumise au problème de piratage des CD…
Exactement, vous soulevez là un véritable problème qui met à genou la chanson et que les responsables doivent combattre. L’ONDA doit bouger afin de trouver une solution à ce phénomène. Je n’accable pas les jeunes qui font de cette pratique leur gagne-pain, mais toujours est-il qu’une solution s’impose pour préserver et l’artiste et la chanson d’une manière générale.
Pour conclure, que dira Yasmina ?
Je rends hommage à mon public qui m’a toujours porté aux nues. Je remercie tous ceux qui m’ont soutenue durant les durs moments que j’ai dû passer au cours de ma carrière. C’est grâce à tout le monde que je me suis relevée et suis restée debout. Dieu merci, aujourd’hui je suis bien entourée.
Propos recueillis par M. O. B

