En temps » normal » se présenter devant les guichets des services de l’état civil pour y retirer un insignifiant acte de naissance ou devant ceux d’Algérie Poste pour y retirer sa mensualité est déjà stressant.
Que dire alors quand cela arrive au mois de Ramadan. D’emblée et rien qu’à l’idée de se rendre dans l’une de ces institutions le citoyen est saisi d’un » malaise « . Son premier réflexe est de faire un tour virtuel du côté des guichets dans l’espoir d’y trouver une tête familière. Si oui, il ira voir ce fonctionnaire, chez lui s’il le faut. Sinon, et c’est hélas le plus souvent le cas, il s’arme de patience, avant de se rendre, très physiquement bien sûr, aux guichets les plus mal-aimés par les algériens.
Et à propos de ‘’mal-aimé’’, celui de la commune de Sour El Ghozlane semble être le mieux loti. » Il m’a fallu ‘’réquisitionner’’ toute une journée pour y retirer mon document « , nous affirme la jeune Rihab qui, plus est, avait besoin en urgence d’un extrait de naissance en français. Ce n’est déjà pas facile de l’avoir dans la langue officielle. Les services de l’apc de Bouira ne sont pas mieux lotis. Là aussi il faut y pointer avec l’idée d’y sacrifier, selon l’importance du document, une bonne partie de sa journée.
A M’chedallah, une APC-mère détenant des documents qui datent de l’ère coloniale, il faut s’y rendre de très bonne heure pour avoir un jeton. » Tu as beau arriver le premier, le jeton qui te seras remis est classé au-delà du vingtième « , nous apprend Slimane, citoyen de Takerboust né à M’chedallah. Les guichets de la Casnos sont aussi un autre espace qui donne le tournis au citoyen venu, généralement, rembourser ses ordonnances. A peu de choses près, là aussi la situation d’attente est lassante. Les guichets d’Algérie Poste, pourtant dotés d’outils informatiques, n’assurent pas une fluidité. L’on ne comprend déjà pas pourquoi seulement cinq guichetiers assurent les opérations de versement et de retrait, au niveau de la poste centrale connaissant une affluence très importante. En plus ce déficit en effectif que les responsables d’Algérie Poste pourraient combler, et à l’exception de deux ou trois, les fonctionnaires qui s’alternent devant les micros, ne se gênent pas à prendre leur temps de souffler entre deux opérations. Un temps qui coûte au citoyen attendant son tour. Et à côté de cela, il arrive trop souvent que l’on vous réponde, lorsque votre tour arrive, » pas de connexion ! «
B. H.