Bouira : La bureaucratie a la peau dure

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Se faire établir des documents officiels auprès des différents services de l’administration relève souvent du parcours du combattant.

Attentes interminables devant des guichets où les préposés sont absents, poireauter de longues heures avant de se voir signifier un rejet d’une demande, lorsqu’on ne vous répond pas “Revenez demain ou la semaine prochaine’’ sont autant de contraintes que doivent subir les citoyens au quotidien.

Cela hors Ramadhan, que dire alors de la ’’célérité’’ et de la ‘’promptitude’’ de l’administration en ce mois d’hibernation caniculaire. Ainsi pour réussir à se faire délivrer l’ensemble des documents constituant un dossier, il faut non seulement se munir de patience, mais aussi et surtout de sang- froid pour éviter de créer un scandale ou échapper à une crise de nerfs. Lors d’un déplacement au service de l’état civil de Bouira, nous avons eu à constater le quotidien de tracasseries endurées par les citoyens mais aussi par les agents de l’administration. En voulant se faire délivrer un certificat de résidence, nous avons été d’emblée confronté à un problème de renseignements. En effet, aucune pancarte, ni aucune mention au dessus de la multitude de guichets composant le service de l’état civil. Des guichets qui étaient pris d’assaut sous le flux de citoyens. En faisant donc le tour des attroupements, des citoyens nous indiqueront le guichet chargé de l’établissement des certificats de résidence. 35 personnes attendaient leur tour. Au bout de quelques minutes arrive une dame, qui demande au préposé un renseignement. La dame ne parle que le kabyle. Problème pour l’agent, qui, par galanterie semble-t-il, quitte le guichet pour trouver un traducteur. Une dizaine de minutes plus tard, il rejoint son poste et s’affaire à remplir les formulaires. La patience des citoyens commence à diminuer au fil des minutes qui s’égrènent. Arrive finalement notre tour, 45 minutes après notre arrivée.

Le document nous est remis, et l’agent nous indique un guichet en face, pour une légalisation. Rebelote, une chaîne composée d’une vingtaine de citoyens attend impatiemment. Le chargé de la légalisation n’est pas à son poste d’où cette file d’attente. En revenant à son guichet, l’agent semble surprit par tous ce monde. A peine avait- il son cachet humide en main, qu’une pile de documents lui est remise par un de ses collègues.

C’en était trop pour la foule impatiente qui devra attendre. En commençant à exprimer leurs mécontentements, les citoyens sont orientés vers un autre guichet où la foule est moindre. Ayant patienté plus de 20 minutes pour une légalisation, et alors que l’on croyait notre document fin prêt, une autre déception. L’agent ayant rempli le formulaire du certificat de résidence avait oublié d’y apposer sa griffe. Retour à la case départ. Une chaîne encore plus conséquente que la première. N’en pouvant plus, nous décidons d’aller voir le chef de service. Ce dernier nous recevra et tentera de nous expliquer que cela arrive !! Toutefois et reconnaissant cette injustice, notre document sera réexpédié vers l’agent qui l’avait rempli pour y apposer son cachet. Mais il faudra une fois de plus attendre pendant plus de 15 minutes pour qu’il soit enfin légalisé. En tout et pour tout, une heure et demie d’attente pour se faire délivrer un document administratif. Pourtant l’APC de Bouira, en délocalisant le service de l’état civil du siège de la mairie où il se trouvait auparavant, avait calculé que cette nouvelle infrastructure plus vaste permettrait d’éviter les files d’attentes, mais il n’en n’est rien. Certes l’exiguïté ne se ressent plus mais des nerfs d’acier sont recommandés pour se faire délivrer un document administratif.

On apprendra plus tard en fin de soirée, que nous avions eu de la chance d’avoir obtenu aussi rapidement ce document, car la pénurie d’imprimés et de formulaires administratifs sont chose récurrente au service de l’état civil du chef-lieu de wilaya. Comme quoi, il faut s’estimer heureux même en ayant sacrifié toute une journée…..

Hafidh B.

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