Ses amis continuent toujours de l’appeler “camarade Mustapha” tant le dévouement et l’engagement de Mustapha pour les causes justes demeure intact.
Hier, à Tassaft, il étaient nombreux à faire le déplacement à Tassaft pour lui rendre un vibrant hommage.
Tassaft, une petite bourgade située sur les hauteurs de la commune d’Iboudrarene n’a pas oublié Mustapha Bacha, son enfant prodigue. A l’instar de tous ces gens du village, ils étaient nombreux parmi les fidèles au combat de Mustapha, à lui rendre hommage, hier, à l’occasion de la commémoration du 17e anniversaire de sa tragique disparition. A Tassaft, plusieurs générations de militants se sont rencontrées pour, justement, faire revivre la mémoire de l’un des grands militants de la démocratie, le défenseur des causes justes. Les membres de la famille de Mustapha n’ont pas d’ailleurs caché leurs émotion à l’occasion de la cérémonie de recueillement sur le tombe du défunt militant “17 ans après la disparition de notre frère, nous sommes satisfaits de constater cette engouement qu’il continue de susciter. Aujourd’hui, ce sont plusieurs générations qui se rencontrent grâce à lui et cela honore sa mémoire. Nous remercions tous ceux qui continuent à croire en son combat et à lui rendre le grand des hommages», a déclaré Karim, le frère de Mustapha. Plusieurs délégations ont fait le déplacement à Tassaft pour se recueillir sur la tombe de l’un des premier militant du combat identitaire. En plus du directeur de la culture à Tizi Ouzou, de nombreuses associations ont marqué de leur présence cette cérémonie à l’image des associations Uzzal, Mbarek n’Ath Menguellet, Si Moh U M’hand, Assirem de Bouira celle de Taquerboust et beaucoup d’autres organisations de la société civile. Au domicile du défunt, Dda Mamou, le père du défunt militant n’a pas caché sa joie de voir autant de monde venir se recueillir à la mémoire de son fils. Au cimetière du village, Ali Bacha, El Hadi Ould, Louni Akli, Smail Amiar et Saif Bacha, ont tour à tour pris la parole, juste après le dépôt de gerbes de fleurs et une minute de silence observée à la mémoire du défunt, pour parler de Mustapha Bacha, son itinéraire et autre dévouement, sans compromission, pour le triomphe des libertés. Militant de la première heure, Mustapha Bacha s’est investi, il fut arrêté en avril 1980 et faisait partie des 24 détenus. Libéré en août 1980 après être passé devant la cour de sûreté de l’Etat, Mustapha Bacha est de nouveau arrêté en 1981 à Alger. Il a participé aussi au séminaire de Yakouren. Epris par l’idéologie de gauche, il intégrera le GCR (Groupe communiste révolutionnaire), l’ORT (Organisation révolutionnaire des travailleurs). A l’ouverture démocratique, il sera cadre au Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD). Il rendra l’âme des suites d’un arrêt cardiaque , un lundi 8 août 1994 à l’âge de 38 ans .
A. Z.