«La chanson est mon moyen d’expression»

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Il est l’une de ces étoiles nées lors du dernier Big-bang de la chanson kabyle. Fils de Khellaf, célèbre parolier et poète du fameux groupe Akfadou, qui a semé la joie et l’amour, dans les cœurs de générations de jeunes et moins jeunes et des deux sexes. Dans ses prémices pas dans le monde de la chanson, une grande et prometteuse carrière artistique se dessine à l’horizon. Il s’agit bien sûr du jeune artiste Yanis Oudjedi, qui se livre aimablement, dans cette interview, aux lecteurs de notre journal.

La Dépêche de Kabylie : Pouvez-vous vous présentez aux lecteurs ?

Yanis Oudjedi : Mon vrai nom c’est Yanis Oudjedi. Je suis âgé de 24ans. Je réside à Akfadou en basse Kabylie. Pour l’heure, j’ai un album sur le marché qui porte le titre « Akken ur ihmmel yiwen » (Comme personne n’a jamais aimé)

A quand remontent vos débuts et comment êtes-vous venu dans le monde de la chanson kabyle?

J’ai commencé très jeune dans la chanson. C’est à l’âge de 14 ans que j’ai eu une guitare comme cadeaux d’anniversaire. Ainsi, à l’âge de 16 ans, j’ai composé ma première chanson Aâyigh aâyigh qui figure dans mon album. Officiellement, c’est en 2007, lors d’un hommage rendu au défunt Oudjedi Tahar, que je me suis produit devant le public avec une chanson que j’ai écrite pour l’occasion. Puis, mon premier album a vu le jour le 12 mars 2010.

Votre père était lui aussi un des éléments clés du groupe Akfadou pendant des années, est-ce que cela est un argument de plus qui vous a propulsé dans le monde de la chanson ?

Bien sûr que cela a beaucoup compté pour moi ! J’ai grandi dans un environnement artistique. Mon père, qui était le poète du groupe Akfadou, m’emmenait avec lui dans les studios, les galas, les répétitions… Donc, tout cela m’a sûrement influencé. Il y a aussi mon oncle, Tahar Oudjedi, qui est chanteur, mon frère aîné acteur de cinéma, qui a joué le premier rôle dans le film La Malédiction de Saïd Bellili. La chanson est un moyen d’expression à travers lequel je m’exprime.

Combien d’albums avez-vous mis sur le marché jusqu’à présent ?

J’ai un album sur le marché Akken ur ihemmel yiwen qui est sorti en mars 2010 aux Éditions Gouraya Musique.

Quels sont vos repères dans le monde de la chanson en général et kabyle en particulier ?

J’aime bien Jacques Brel et Edith Piaf. D’ailleurs, j’ai fait une adaptation d’une chanson d’Edith Piaf, A quoi ça sert l’amour (I wacu-tt tayri) qui figurera dans mon deuxième album. J’aime aussi Lounis Aït Menguellet qui, je pense, est un très grand chanteur qui a beaucoup donné à la culture kabyle. J’aime tout ce qui vient du cœur.

En tant que jeune artiste, quel est votre avis sur la situation actuelle de la chanson kabyle et êtes-vous confiant en son avenir ?

Je suis peut-être mal placé pour juger la chanson kabyle, mais je dois quand même donner mon avis. Je pense qu’elle va très mal et qu’elle est en train de traverser une phase très critique de son histoire. On ne crée plus, on ne fait que reprendre ce qui existe déjà. Nous sommes en train de massacrer la culture et l’art kabyles. Et le malheur dans tout ça, tout le monde dit que tout va bien. On n’ose pas dire la vérité ! On est tombé dans le piège du non-stop, on préfère la facilité. On ne trouve plus de chansons de l’envergure et de la profondeur de Ammi, de Lounis Aït Menguellet.

Quels sont vos des projets ?

Je suis en train de préparer mon deuxième album qui sortira dans quelques mois.

Le mot de la fin…

Je salue tous les Kabyles et, surtout, merci à La Dépêche de Kabyle pour cet espace qu’elle m’a réservé.

Interview réalisé par Arezki Toufouti

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