Les archs appellent à une grève générale

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“Suite au discours du chef de l’Etat quant à la négation du caractère officiel de la langue amazighe, l’interwilayas en conclave extraordinaire d’urgence appelle les citoyennes et les citoyens à observer une grève générale le 29 septembre 2005 pour l’offcialisation de tamazighte.” Le texte est sommaire et “traité” à la manière d’une affiche plutôt que d’une déclaration politique. Un premier regard fait croire à une nouvelle contribution de l’aile “non-dialoguiste” sinon carrément à un apocryphe.C’est pourtant bel et bien la littérature qui a sanctionné le sommet du Mouvement des archs, tendance Abrika, terminé, hier matin, à la Maison de la culture de Béjaïa et après près de vingt heures de débat à huis clos.De “réunion des présidences, tournantes”, cette rencontre a donc finalement été élevée au rang de conclave interwilayas à la suite, explique-t-on, de l’afflux de plusieurs délégués. En fait, ce changement d’intitulé vient opportunément conférer un caractère délibérant à ce sommet et rattraper in extrémis le positionnement exprimé lors du précédent conclave interwilayas de Béni Ourtilane où il a été notamment mis fin au principe de rejet systématique de toutes les échéances électorales ce qui ouvre la voie à une participation au référendum de demain.Objectivement, l’appel à la grève générale rejoint non seulement celui de l’autre aile du mouvement mais aussi le positionnement des forces du camp démocratique qui ont appelé au “boycottage” du référendum. Il se veut une réponse directe au discours constantinois de Bouteflika qui avait balayé l’idée d’une officialisation de la langue tamazighte.Inattendu, le développement survient suivant une orchestration qui n’est pas sans rappeler les circonstances ayant conduit à la rupture du précédent round du dialogue : une espérance est entretenue pour être enfin brutalement crevée dans un frustrant effet ballon de baudruche. Avec, pour cette fois-ci, une nouveauté : le dialogue n’est pas rompu. Une réunion interwilayas est programmée le 06 octobre prochain et décidera de l’avenir des pourparlers ouverts avec le gouvernement. Les archs s’inscrivent ainsi dans un schéma qui postule l’existence d’une marge politique entre le Président et le chef du gouvernement.

M. Bessa

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