Le Ramadhan, qui coïncide cette année avec le mois d’août, est synonyme de veillées et de rencontres.
Dès la fin des tarawih, des centaines de personnes envahissent les rues de la ville. Les terrasses des cafés sont bondées de monde, mais l’animation est plus visible dans les quartiers. Pour cette année, en plus des parties interminables de dominos, de petites échoppes, ouvertes exclusivement en cette période, servent des grillades (choua). De partout, on peut sentir ces odeurs alléchantes de cailles, de steaks et autres saucisses, préparés à la demande. Pour le prix, tout dépend du plat demandé cela varie entre cent et deux cents dinars pour quelques saucisses. Au centre-ville, on peut même voir des familles sortir prendre l’air et déguster des glaces. Il faut dire que les veillées se prolongent jusqu’au petit matin. Tout le monde est à la recherche de fraîcheur. Tandis que sur le plan artistique, rien n’est programmé pour cette première semaine, aucun gala artistique ou concert, c’est le calme plat. Ce qu’il y a lieu de souligner, aussi, c’est la sécurité. Même si les hommes en bleu ne sont pas visibles, les veilleurs savent qu’ils n’ont rien à craindre. La ville est bien quadrillée, à l’instar de toutes les villes de la wilaya. Dans les villages, les veilleurs trouvent du plaisir à jouer au loto. « Depuis que j’étais enfant, à la fin des années 90, c’est le seul jeu qui me passionnait. Quel plaisir d’entendre un joueur dire » arrête », quand le crieur arrive sur le nombre gagnant », nous raconte un quinquagénaire de Tafoughalt à propos du loto. En tout cas, pour cette année, le début de ce mois rappelle, à plus d’un, les joyeux moments d’antan. Pourvu que cela dure car il faut toujours se méfier de l’eau qui dort.
Amar Ouramdane