C’est une donne bouleversante qui y vient se greffer à l’actualité politique en Kabylie à la veille du référendum ; l’appel à la grève générale par les archs, tombe comme un couperet. Même si cela est une action à double tranchant pour les promoteurs de l’appel qui s’insurgent contre certaines déclarations du président de la République concernant l’officialité de tamazight, la grève générale concernera les secteurs publics et privés, mais pas les centres de vote, de plus, cela faciliterait aux citoyens d’accomplir leur devoir civique, puisque la déclaration des archs (interwilayas) ne souffle point mot sur une éventuelle consigne de vote, les citoyens ont toute la latitude d’agir comme ils veulent le 29 septembre. Cette marge de manœuvre laissée par les archs dans leur déclaration est une façon de ne pas tomber dans la stratégie des partis (FFS-RCD), qui appellent au boycott, ils s’estiment, “les archs”, dans le droit de désapprouver la déclaration du Président Bouteflika, depuis Constantine, donc riposter par une action, tout en gardant les distances par rapport au FFS et au RCD.L’accord tacite signé entre Ouyahia et le Mouvement citoyen dans le protocole d’accord est porte la clause de l’officialité, sans en préciser l’échéance, encore moins le terrain de sa praticabilité, toutefois, la volonté de mise en charge et de sa promotion, l’Etat s’y est engagé.Mais l’autre son de cloche qui a un tant soit peu compliqué l’évolution du dialogue, est la sortie médiatique de Belkhadem en sa qualité de SG du FLN, et membre de l’Exécutif de Ouyahia. La déclaration de Belkhadem, est une contradiction flagrante, aux orientations du chef du gouvernement. Il fait endosser l’entière responsabilité à Ouyahia seul, dans certaines clauses du protocole d’accord, une manière de se dire que l’Etat algérien n’assumera pas les contours de la négociation. De plus, Belkhadem, qui se livre à une guerre ouverte avec Ouyahia, lequel a su comment apporter une solution à la crise de Kabylie menaçant la stabilité de toute l’Algérie. Le SG du FLN ne se reconnaît pas non plus dans l’opération de déstitution des élus de Kabylie. L’appel fait par Ouyahia, suivi du décret présidentiel, n’a pas trouvé caution politique à la maison FLN. C’est d’ailleurs un fait nouveau en politique, le FLN n’entend pas soutenir les partielles en Kabylie. On croit savoir que Belkhadem milite pour la tenue d’élections en 2007, à la fin de la mandature, et laisser les SG des mairies continuer à gérer les municipalités. Après le référendum du 29 septembre, le FLN, selon certaines indiscrétions, mènera bataille pour surseoir aux partielles. Ces repositionnements politiques du FLN, font suite aux écarts pris entre Ouyahia et Belkhadem, avec en prime, la pression de l’intérieur du FLN à récupérer la chefferie du gouvernement, étayé par l’argument de la majorité acquise dans les institutions de l’Etat. Le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, dont l’efficacité à gérer les grands dossiers n’est un secret pour personne a su répondre aux appels de la République à chaque fois que celle-ci est en danger. A présent, dans la campagne sur le référendum, il est le seul des partis de l’Alliance présidentielle à défendre dans les mêmes termes, que ceux de Bouteflika, le projet de charte pour la paix et la réconciliation nationale. Le président Bouteflika, a, à maintes reprises arrondi les angles et répondu aux discours de Belkhadem et de Soltani, surtout concernant les responsables du Fis, interdits de refaire de la politique.Belkhadem, quant à lui, a exhorté les militants du Fis à rejoindre le FLN, l’approche stratégique du projet de charte divise Belkhadem et Bouteflika, à ce titre, le président de la République ne peut miser sur un paradoxe politique, à moins que le FLN se réajuste, ce qui est loin d’être plausible.
Khaled Zahem