Il y a 43 ans,  »Fouroulou » était assassiné par l’OAS

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En effet, l’Algérie indépendante n’a pas connu Fouroulou. On lui a fait des reproches concernant ses positions par rapport à son engagement avec la colonisation française. En effet, il était taxé d’assimilationniste. En réalité, il était épris de justice et de fraternité. Il croyait en ses valeurs. En 1932, Mouloud Feraoun fut reçu au concours d’entrée de l’Ecole normale d’Alger-Bouzaréah. Deux ans plus tard, il fut exempté du service militaire par tirage au sort selon le code de l’indigénat. En 1935, il devint instituteur à Taourirt-Moussa, près de son village-natal. C’est en 1949, qu’il visite Paris pour la première fois. Enfin, sa carrière de grand écrivain commença en 1950 avec la parution de son premier roman Le fils du pauvre, aux cahiers du Nouvel Humanisme.Une année plus tard, il écrivait à Albert Camus, après avoir longtemps hésité. Cette première lettre a été écrite le 27 mai 1951 et Mouloud Feraoun disait à Albert Camus : L’hiver dernier, j’avais demandé à Pierre Martin du SCI de vous faire parvenir un exemplaire du fils du pauvre. Lui aussi pouvait me communiquer votre adresse mais je n’avais pas osé vous écrire. Par la suite, ils devinrent amis. Son deuxième roman La terre et le sang obtint le prix populiste en 1953. Mouloud Feraoun commença à tenir son journal en 1955. Deux ans plus tard, il fut nommé directeur de l’école Nador au clos-Salembrier, banlieue d’Alger. C’est durant cette même année que les chemins qui montent, parurent aux éditions Le Seuil. Mouloud Feraoun ne s’arrêta pas là puisqu’en 1959, il commença L’anniversaire. En 1960, il fut nommé inspecteur des centres sociaux à El Biar (Alger).Durant toutes ces années, Mouloud Feraoun fut un homme fraternel et bon, à la fois épris de justice et ennemi de la violence. C’est d’ailleurs cette violence qui le tua. En effet, le 15 mars 1962, quatre jours avant le cessez-le-feu, Mouloud Feraoun fut assassiné avec cinq de ses collègues des centres sociaux par un commando de la sinistre OAS à El Biar.Aujourd’hui, 43 ans après son assassinat, Mouloud Feraoun reste l’un des écrivains algériens les plus connus, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur du pays. Son œuvre, écrite en français, maintient sa consécration nationale. Le fils du pauvre est l’enfant de la montagne qui parvient à l’école normale. La terre et le sang aborde la vie dans l’immigration et celle d’un foyer franco-algérien dans la montagne. Mouloud Feraoun voulait montrer que ses compatriotes étaient des hommes avant tout, comme les autres. Pour être sûr de dire vrai, il a donc sacrifié au folklore, au documentaire, selon ses expressions. Il a montré le malaise et le malade : voilà ce que nous sommes.Mouloud Feraoun a publié en tout : Le fils du pauvre, La terre et le sang, Jours de Kabylie, Les chemins qui montent, L’anniversaire, Lettres à ses amis, Journal ainsi que les poèmes de Si Mohand.

Tarik Amirouche

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