Après une semblante accalmie qui aura duré quelques semaines durant lesquelles les groupes terroristes ne faisaient que de timides apparitions dans la région, voilà que la Kabylie renoue de plus belle avec les actes criminels, œuvres des islamistes armés. Seul Béjaia semble être épargnée, sinon à Tizi Ouzou, Boumerdes et Bouira, il ne passe plus une journée, sans que l’on signale une attaque. Tous les procédés sont bons aux yeux des sanguinaires, l’essentiel pour eux c’est de mettre cette région “martyr” à feu et à sang.
Le moins que l’on puisse dire c’est que ces derniers réussissent bien leur sale besogne, même si la Kabylie n’a pas pour habitude d’abdiquer. Certes ce ne sont pas ces attaques qui la mettront à genou, mais toujours est-il que la Kabylie tremble sous les feux d’artifices des bombes criminelles des hordes terroristes. On ne peut pas dire, en effet que l’attentat kamikaze enregistré dimanche dernier à Tizi Ouzou est passé inapperçu comme si de rien n’était. La wilaya a renoué avec la psychose. Une psychose « réconfortée » avec les incursions signalées hier et avant-hier à Beni Aissi et Ben Douala. Avant- hier encore, Boumerdes et plus précisément Thenia a été le théâtre d’une autre attaque qui a fait un mort et 5 blessés parmi les militaires.
Quelques heures auparavant, la wilaya de Bouira a frôlé le pire. En tous cas, les sanguinaires du GSPC qui semblent avoir repris du poil de la bête ces quelques derniers jours misaient certainement sur un véritable carnage, eux qui ont placé deux bombes lesquelles ont été désamorcée par les artificiers de l’armée. Le pire aura été également éludé autant le dire dimanche, lors de l’attentat kamikaze, puisque l’attaque a été certainement conçue pour faire plus de victimes. Heureusement, doit-on dire que le kamikaze a été abattu avant qu’il ne parvienne à sa véritable destination. Celui-ci voulait foncer sur le siège du commissariat.
Quoi qu’il en soit, la Kabylie aura connu cette semaine, une recrudescence terroriste jamais égalée depuis le début du mois de carême.
La région compte, du coup ses victimes. La panique a repris de plus belle ses droits. Ça doit certainement être l’objectif des terroristes à travers cette offensive spectaculaire. En outre, le message consiste aussi à dire que la Kabylie est loin d’être complètement « nettoyée » des hordes terroristes qui écument encore la région. La présence et le fort déploiement des forces de sécurité dans la région n’aura pas servi à grand-chose si ce n’est de contenir ces groupes. Les éléments de l’ANP appuyé par leurs homologues de la Gendarmerie et de la police ont beau multiplié des opérations de ratissage, mais le terrorisme n’a pas été pour autant éradiqué. C’est dire que la lutte armée elle seule contre ce phénomène est insuffisante d’autant que des réseaux de soutien au terrorisme existent encore. Ces groupes de soutien qui servent de liaison aux terroristes constituent, pour les observateurs le point fort de ces islamistes armés qui enregistrent ces quelques derniers jours un ascendant psychologique incontestable sur les forces de sécurité. Espérons que cet ascendant ne va pas être mis à profit par les terroristes en redoublant de férocité La vigilance doit être de mise afin de contrecarrer ces sanguinaires qui ont montré encore une fois qu’ils se saisissent de la moindre brèche pour marquer leur territoire. Pourtant, à l’occasion du mois sacré les services de sécurité ont annoncé des plans spéciaux de surveillance.
D’aucun se demandent, avec du recul, comment se fait-il qu’un véhicule bourré d’explosif a pu passer les différents barrages de surveillance qui entourent la ville de Tizi Ouzou avant d’exploser au plein centre- ville ? Quoi qu’il en soit cette recrudescence indique que la lutte anti terroriste est loin d’être gagnée par les forces de sécurité en Kabylie.
Une région devenue par la force des choses un fief de prédilection pour les sanguinaires qui semblent s’y plaire. les caractéristiques naturelles de Tizi Ouzou, Bouira et Boumerdes et Béjaia en sont certainement pour quelque chose dans cette situation.
M.O.B