Des familles s’entassent dans des appartements vétustes

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Sous des dehors somme toute ordinaires, la cité des 50 logements d’Akbou dissimule une réalité franchement peu ragoûtante.

Des conditions de vie qui n’ont rien d’idyllique. Mais gageons d’emblée qu’aucun euphémisme n’est en mesure d’édulcorer l’indicible calvaire qu’endurent les résidents de cette cité de recasement. Un calvaire qui dure voilà bientôt quatorze ans. «Nous avons accepté le recasement dans de telles conditions car on nous a assuré à l’époque que c’était temporaire. Les récalcitrants ont été contraints de vider leurs masures en leur coupant l’eau, l’électricité et le gaz», se souvient Boudjemaâ, tout en exhibant un arrêté d’attribution d’un F3 qu’il partage avec son frère. «Tous les logements de notre cité sont de type F3, attribués à 2, 3 voire 4 familles en même temps», constate-t-il sur une pointe d’amertume. Invités à visiter l’intérieur des logements pour s’enquérir de l’envers de la «tapisserie», nous avons pu constater que ces demeures sont loin d’être des havres douillets et confortables, tant l’exiguïté et la promiscuité y sont criantes. «Même l’OPGI nous a abandonnés, car elle n’a jamais répondu favorablement à nos demandes pour des travaux de réparation», vitupère un quadragénaire qui fait allusion à des fuites d’eaux usées qui envahissent certains vides sanitaires et ruissellent dans les ruelles. «Nous demandons que les pouvoirs publics diligentent une commission d’enquête pour recenser les nécessiteux afin de les recaser dans des logements décents», suggère ami Arezki, membre de l’association de la cité. «Nous en avons assez de cette situation, pourtant nous sommes des Algériens à part entière», éructe vindicatif, Amar, rappelant au passage, la foison de promesses, sans lendemains s’entend, faites à leur endroit par les responsables locaux. Les inimitiés sont d’autant plus renflouées qu’un parc de près de 60 logements sociaux mitoyens à la cité sont restés vacants depuis plus de 10 ans, pendant que les résidents de la cité continuent de croupir dans la misère. Pire : «Quelques logements ont été attribués en catimini à des quidams ramenés d’ailleurs», s’offusque un père de famille, non sans designer les autorités locales à la vindicte publique.

N. Maouche

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