Chronique d’un week-end sous tension

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La ville de Tizi-Ouzou aura vécu l’un des week end des plus long de ce mois de carême. En plus d’un climat caniculaire et d’un jeûne des plus éprouvant, plusieurs événements de protestation ont marqué ces deux derniers jours. Entre les habitants de la rue Lamali qui ont bloqué l’axe longeant le siége de la 1ere sûreté urbaine au chef-lieu de wilaya et les émeutes qui ont éclaté après une coupure d’électricité au centre ville, l’explosion d’une bombe faisant un blessé un officier de l’ANP du grade de capitaine, à Azeffoun, et l’assassinat de trois citoyens à Maâtkas, sont venus confirmer, de nouveau, la tension qui règne dans une région qui, plus que jamais, est mise sous tension.

Les habitants de la rue Lamali bloquent la route

Tout a commencé avec un mouvement de contestation enclenché par les riverains de la rue Lamali. Dés les premières heures de la matinée du jeudi dernier, les habitants des immeubles avoisinant du lieu de l’attentat Kamikaze du dimanche dernier qui a fait 33 blessé ont fermé à l’aide de troncs d’arbres et autres détritus, la rue Lamali pour protester contre la non prise en charge de leurs doléances, « les travaux de réhabilitation de nos immeubles, touchés par l’explosion, tardent à voir le jour. Alors que certains se vantent d’une prise en charge des riverains, nous continuons à subir, seuls, les conséquences de l’attentat. Où sont passé les autorités locales qui ont promis une prise en charge de nos doléances. » Fulminera l’un des habitants. Ces derniers étaient nombreux à marquer l’action de protestation. Un résident de la cité 48 logements ajoutera, dans le même sens, « ceux qui ont des familles ailleurs sont partis alors que nous, on est toujours là à attendre la réaction des responsables. Nous ne ferons pas les yeux de peur de voir les murs de mon appartement s’effondrer. ». Dans une déclaration diffusée avant-hier, le collectif des habitant de cette cité ont dénoncé « l’absence totale de de la prise en charge réelle, par les autorités, de nos problèmes suite à l’attentat du 14 Août à la rue Lamali, mis à part la visite de psychologues de la DAS et les constats de la police, aucune autorité ne s’est manifestée pour s’enquérir de l’état des sinistrés ». Les habitants ont exigé « la prise en charge des familles des sinistrés » et une expertise des dégâts occasionnés. Le blocage de la rue Lamali a duré une grande partie de la journée du jeudi, le centre-ville était justement, durant toute cette période, interdit d’accès aux automobilistes qui empruntaient cet axe.

Aqmi revendique l’attentat Kamikaze

AlQaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a revendiqué jeudi, l’attentat Kamikaze qui a faitplus de 33 blessés et qui a ciblé dimanche dernier dans l’aube, la 1ere sûreté urbaine de Tizi-Ouzou. Dans un communiqué cité jeudi par le centre américain de surveillance des sites islamistes SITE, Aqmi a souligné que « Anas Abou Al-Nadher s’est lancé dimanche 14 août, à bord de sa voiture piégée contre le commissariat de police de Tizi-Ouzou tuant et blessant 35 apostats». Dans la même journée, les forces de l’ANP ont mené une opération de ratissage dans les massifs forestiers de Beni Aïssi, dans la daïra de Beni Douala. Plusieurs dizaines de camions militaires ont été mobilisés à l’occasion. Ce ratissage fait suite aux deux actions terroristes perpétrées en moins de 24h et qui se sont soldées par la mort de deux personnes.

Nuit agitée après une longue coupure d’électricité

Par ailleurs, la recrudescence des actes terroristes n’est pas le seul lot du quotidien des citoyens de la région. Une coupure d’électricité de plus de 24h a plongé dans le noir des milliers de foyers du centre-ville des genets. Une coupure intempestive survenue dans la nuit du Mercredi à Jeudi et dont la raison serait une panne sur le réseau d’alimentation de la ville. Ainsi, plusieurs quartiers notamment du centre et de la haute ville ont vécu « l’enfer » d’une journée sans électricité et sous une chaleur torride dépassant les 43°. À 20h, quelques minutes apres la rupture du jeûne, des centaines de citoyens ont investi le centre ville pour protester contre cette coupure qui duré de longues heures. Vite, un impressionnant rassemblement a été tenu devant le siége de la Sonelgaz qui durera une grande partie de la soirée sous une très forte surveillance policière. Un dispositif de sécurité a été placé autour du siége de la direction de l’entreprise nationale. Cependant, la tension est montée d’un cran aux environs de 23h lorsque des jeunes s’en sont pris au siège de la direction générale de la Sonelgaz. Aux jets de pierres lancés par des jeunes en furie contre les services de la Sonelgaz, les forces anti émeutes ont riposté par des bombes lacrymogènes dans une tentative de disperser la foule. Aux environs de minuit, le centre ville affichait une triste image, des pneus brûlés, des bacs à ordures renversés et une indescriptible anarchie. Au niveau du CHU Nedir Mohamed, l’alerte a été au summum. Le groupe électrogène qui alimentait depuis plus de 24h l’hôpital risque à n’importe quel moment de « céder » à la pression avec le risque de mettre en péril la vie de plusieurs dizaines de malades. Quelques jeunes ont tenté vainement, de se rendre à la résidence du wali sise non loin de là. C’est dire que c’est une soirée des plus agitée qu’a vécu le centre ville avant-hier. Fort heureusement, à minuit dépassée de quelques minutes, l’électricité a été rétablie dans la majorité des quartiers de la ville, au grand soulagement de la population.

Le gala de Rabah Asma n’a pas eu lieu

Craignant des débordements du fait des événements qui ont caractérisé la soirées au centre ville apres la longue coupure d’électricité les organisateurs des spectacles des soirées ramadanésques ont opté finalement, pour l’annulation du concert que devait animer Rabah Asma. Toutefois, les organisateurs ont annoncé hier le maintien du spectacle que devait animer, hier en soirée, Lounis Aït Menguellet.

A. Z.

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