Les forces de sécurité tentent de riposter, question de laver un tant soit peu l’affront, après les attaques terroristes qui ont secoué la wilaya de Tizi-Ouzou la semaine passée. Hier et avant-hier, les éléments de la BMPJ ont réussit à mettre hors d’état de nuire trois terroristes dans la même région de Maâtkas. Cette riposte, aussi énergique soit-elle, atténuera t-elle la psychose qui s’en est prise de la population après la semaine mouvementée qu’a vécu la wilaya. Une wilaya qui compte ses victimes. Pas moins de 5 morts et 39 blessés, en l’espace d’une semaine à peine, y sont enregistrés. Il faut dire que Tizi-Ouzou, à l’instar d’ailleurs des autres wilayas de la Kabylie, a connu une recrudescence particulière d’actes terroristes ces quelques derniers jours, à tel point que c’est toute la région qui s’inquiète. L’on se demande, d’ailleurs, pourquoi cette flambée vertigineuse du terrorisme? Qui veut embraser la région ? Cela d’autant plus que cette envolée terroriste coïncide avec la multiplication d’autres actes de violence, tant à Tizi-Ouzou qu’à Bouira, Boumerdés et même à Béjaïa. Faut-il rappeler que la ville des genets n’a pas fermé l’œil dans la nuit de jeudi dernier à cause des émeutes qui ont éclaté à cause d’une coupure du courant électrique. Bouira a connu le même mouvement durant la même journée. En outre, les quatre wilayas composant une des région les plus meurtries du pays, depuis l’indépendance et bien avant, n’a pas été épargnée par les mouvements de protestation durant toute la semaine dernière. D’ailleurs l’une des actions s’est soldée par la blessure de trois citoyens à Makouda, dans la wilaya de Tizi Ouzou. Les victimes ont été surprises par des « baltaguias » qui voulaient, selon toute vraisemblance, casser le mouvement de contestation observé devant le siège de l’APC local depuis trois jours. C’est dire, en fait, que la violence sous toutes les formes s’est invitée ces quelques derniers jours et cela prête à l’inquiétude. En tous cas, il est clair que la Kabylie, plus particulièrement la wilaya de Tizi-Ouzou, est loin d’avoir retrouvée sa sérénité comme on l’avait pensé. Il faut dire que le fort déploiement des forces de sécurité le printemps passé à Tizi-Ouzou a suscité l’engouement et un espoir grandissant pour que la ville des genets renoue enfin avec le calme après plusieurs années de galère. L’espoir de renaissance n’a finalement duré que quelques petits mois. L’attentat kamikaze de dimanche dernier aura tout remis en cause en matière de confiance entre la population et les services de sécurité. « Comment se fait-il qu’un véhicule bourré d’explosif passe, ainsi, les différents barrages de surveillance pour se faire exploser en plein centre ville ? », c’est la question qui semble jouer un tour aux citoyens. Quoi qu’il en soit, cette série d’attentats et d’attaques terroristes met à nu la stratégie mise en place dans cette lutte anti-terroriste qui n’a que trop duré. Le terrorisme continue, en tous cas, à endeuiller la région. Une région qui refuse malgré tout d’abdiquer. Les sorties des villageois pour s’interposer aux sanguinaires de la nébuleuse organisation terroriste d’El Qaïda du Maghreb, en plusieurs occasions, en est la parfaite illustration. La mobilisation citoyenne contre les kidnappings, que ce soit à Fréha, à Boghni, à Iflissen ou Beni Douala est encore vivace. La Kabylie résiste tant bien que mal. Elle paye toutefois un lourd tribut. Les dernières victimes en date sont les trois villageois du village El Vir qui ont empêché justement, un kidnapping, celui ayant ciblé un de leur voisins par un groupe terroriste. Un groupe dont la composante a été éliminée hier et avant-hier, selon des sources sécuritaires. Qu’à cela ne tienne, la région de Maâtkas et surtout celle d’Ait Aïssi sont devenues les régions de prédilection des terroristes. Celles-ci représentent, il est vrai de par leur caractère naturel constitué par de vastes massifs forestiers, des refuges pour ces hordes terroristes. Des terroristes dont la stratégie est connue en kabylie. Elle consiste à se cacher, pour se faire oublier le plus longtemps possible, avant de frapper au moment opportun comme cela s’est passé dernièrement à Tizi-Ouzou. C’est dire que la vigilance doit être toujours de mise pour faire face à cette vermine qui ne recule devant rien dans son but de mettre à genou la Kabylie qui tient toujours bon en dépit de tout.
M.O.B
