Elle s’appelle Boukrif Messaouda veuve du chahid Boukrif Hadj Moussa. Elle est née le 29 décembre 1911, elle s’est éteinte ce mercredi au vieux village d’Ath Ivrahim. Na Messaouda l’une des plus populaires femmes de la région de M’Chedallah a sacrifié sa jeunesse au service du pays en participant activement à la guerre de libération nationale en assurant ravitaillement et logistique aux fidayines de la région aux côtés de son époux tombé au champ d’honneur en 1957, quelque jour après la destruction de sa maison qui servait de refuge aux Moudjahiddine. Son fils aîné Mohand, lui aussi Moudjahid, est tombé au champ d’honneur quelques années plus tard. Na Messaouda a réussi à évacuer sa douleur et se galvaniser en versant dans la poésie patriotique, une façon pour elle de continuer le combat jusqu’à l’indépendance. Elle éleva en parallèle les membres survivants de sa famille composée de 3 garçons et 2 filles. Connue pour sa sagesse, sa droiture et ses qualités de cœur, cette sainte femme est souvent sollicitée pour intervenir dans des conflits de famille et s’interposer entre les antagonistes et ne baisse les bras qu’une fois le problème réglé. Sa popularité elle la tire du fait qu’elle est présente à toutes les cérémonies commémoratives se référant à la révolution. La défunte était aussi connue pour sa générosité envers les nécessiteux et sa contribution financière dans son village natal à toutes les actions d’utilité publique. Nous apprenons auprès de son fils Hadj Hamadache que le jour même de son décès, elle a observé le jeûne. Dotée d’une extraordinaire mémoire, Na Messaouda est un pan entier de la mémoire collective, une bibliothèque des données révolutionnaires de la région qui s’en va avec elle, selon le témoignage de son entourage. Elle a été enterrée ce jeudi au cimetière du village Ath Ivrahim en présence d’une marée humaine venue des quatre coins de la région de M’Chedallah pour lui rendre un dernier hommage.
Oulaid Soualah