«Depuis le temps qu’on nous gave de la nouvelle d’une mise en marche de cette gare de Kaf Naâdja, je m’attendais à mieux », Ironisa un voyageur à l’entrée de la nouvelle gare routière de la ville des genêts.
En effet, la nouvelle gare routière multimodale de Kaf Naâdja qui a été rejoint, avant-hier, par les bus transporteurs de voyageurs, affiche déjà auprès des transitaires les premières lacunes d’un schéma directeur des transports qui laisse à désirer. Déjà que pour la rejoindre, il faut user d’un long détour, en allant presque jusqu’à la nouvelle ville. Chose pour laquelle le chauffeur du bus dans lequel nous nous trouvons a multiplié les manœuvres avant d’y parvenir. Après un long et interminable périple en bus, Kaf Naâdja, la nouvelle gare multimodale située à proximité de la rocade sud, apparaît enfin. De loin, elle offre un décor architectural fort attrayant. Mais à peine les pieds posés sur le sol, qu’un égarement s’empare des nombreux voyageurs. Des questions commencent à nous tarauder l’esprit sur la direction à prendre pour trouver la fameuse navette. Des agents dirigent le stationnement des bus au fur et à mesure qu’ils rentrent en gare. Il faut dire que la confusion n’est pas remarquée uniquement chez les usagers mais aussi chez les chauffeurs. C’est le cas de le dire pour le chauffeur du bus que nous avons emprunté. Ce dernier a éprouvé toutes les peines du monde pour stationner, aidé pourtant par les agents qui n’ont ménagé aucun effort pour lui venir en aide à lui et aux autres chauffeurs et usagers. Ces passagers en masse qui, une fois sur place, n’ont qu’une seule envie : quitter cette gare au plus vite. Cette gare, n’est en fin du compte qu’une vaste aire de stationnement dotée de quais…sans plus. Une chaleur torride accentue cette envie. Une fois sur place, les voyageurs se demandent comment vont-ils parvenir à s’adapter à toutes ces nouvelles mesures de transition, pour rallier la ville des Genêts, chose qui rend cette dernière, aux yeux des usagers, semblable à une tour impénétrable. Au niveau de la gare, des traces récentes de travaux encore non achevés trahissent la disposition totale de Kaf Naâdja à être mise en service. Une chose qui a tout de même été effectuée une fois consommé le délai de dix jours avancé par les propriétaires de bus. Ces derniers ont rejoint, avant-hier et sans rouspéter, leur nouveau toit. Par ailleurs, ce n’est qu’une fois l’arrêt des trolleys assurant la liaison de la nouvelle gare vers Tizi la ville «découvert», qu’on se rend compte que les bus en provenance des localités environnantes doivent, pour pénétrer dans cette nouvelle gare et atteindre leur emplacement, faire tout le détour de cette dernière, encore du temps perdu pour le citoyens. C’est à croire qu’il est condamné non seulement à y mettre de l’argent en plus, mais aussi à perdre son temps dans ce casse tête pour trouver la navette afin de rallier le chef-lieu de wilaya. Le tout, avec des prestations qui en disent long sur les intentions affichées pour mettre le voyageur dans ses aises. Une fois le trolley «bien garni», entendre par là plein comme un œuf, en route en direction de Tizi ville. Mais en cours de route, nouvelle surprise, le tas de ferraille roulant, en plus d’offrir un confort qui laisse à désirer, est bien décidé à mettre à l’épreuve les nerfs des voyageurs en cette matinée de Ramadhan. En effet, pour atteindre la ville, les bus empruntent un long itinéraire, en passant par le boulevard Krim Belkacem. Il faudra donc, pour les usagers, plus de 45 minutes pour arrivée à bon port. Sans compter les embouteillages qui ne manqueront pas d’étendre cette durée, notamment une fois le Ramadhan et les vacances terminés et avec la rentrée sociale et scolaire. « Avec tous ces changements, coté transports, j’arrive pratiquement tous les jours en retard à mon travail. En plus de ce temps perdu en route, l’argent que je dépense pour le transport c’est vu doubler. Avec toutes les retombées que cela peut avoir sur le salaire, j’appréhende le pire », clamera un citoyen. Ce qui est sûr c’est que les citoyens ne s’y retrouvent plus avec tous ces changements qui se sont abattus, d’un seul coup, sur eux. Sans compter tous les désagréments que cela crée. Un vieillard, sur le visage duquel s’affichait un égarement sans pareil, dira : «Une fois dans le trolley, je suis obligé d’arriver jusqu’au terminus (l’ancienne gare routière) pour pouvoir me situer dans la ville. Car avec ce nouveau processus, j’ai perdu tous mes repères d’avant et une personne âgée comme moi ne peut pas s’aventurer seule à descendre n’importe où». C’est dire qu’après avoir tout mis en place dans ce nouveau schéma directeur des transports, les autorités concernées ont abandonné les usagers à leur sort.
T. Ch.