La canicule des 1er et 2 septembre, qui a sévi dans les wilayas de l’est algérien à partir de Taref jusqu’à Jijel, en passant par Guelma et Tizi-Ouzou, a provoqué dans la wilaya de Béjaïa, le départ de 44 incendies qui ont ravagé une superficie de 1313, 05 hectares.
Durant ces journées, la température, indique Ali Mahmoudi, conservateur des forêts de la wilaya, est montée à 44° au bord de la mer à midi et à 35° à cinq heures du matin. La main de l’homme est toujours, bien sûr, à l’origine des dégâts, mais cette forte chaleur a aussi grondement contribué au déclenchement presque simultané des 44 foyers dans la wilaya. Et c’est ce qui a rendu la situation vraiment difficile à gérer. Tous les moyens humains et matériels dont disposent les services de la Protection civile et de la Conservation foncière ont été mobilisés pour venir à bout des flammes. La colonne mobile des pompiers installée depuis le 1er juin à l’unité principale des quatre chemins est entrée en action pour maîtriser certains foyers d’incendie. Les camions-citernes de l’APC et ceux des entreprises économiques ont été mis à contribution pour sauver les personnes et les biens. De même que les wilayas limitrophes comme Sétif, BBA et Tizi-Ouzou se sont, sur instruction de la direction générale de la Conservation forestière, mises sur le pied de guerre pour intervenir au moindre signal de dépassement. A signaler également l’aide précieuse apportée par les riverains pour la maîtrise des incendies. Avec leurs moyens de bord que sont les pelles, pioches et branches d’arbres et surtout leur volonté à sauver leurs maisons et leurs plantations des flammes, ils ont réussi à arrêter l’avancée des feux. Les camions-citernes de l’APC et des entreprises avec leurs capacités qui vont jusqu’à 14 000 litres, ont été aussi d’un grand secours pour ravitailler en eau les moyens de lutte de la Conservation foncière, qui sont des moyens rapides d’intervention mais dont la capacité n’est que de 5 000 litres. A noter aussi que la fine pluie qui est tombée dans l’après-midi du vendredi a permis d’éteindre complètement les flammèches qui subsistent çà et là et libérer les piquets d’incendies laissés sur place et dont le rôle est de signaler les éventuelles reprises de feux. Pour ce qui est du bilan des dégâts enregistrés durant ces deux jours d’incendies, qui ont rendu l’atmosphère irrespirable dans les circonscriptions de Béjaïa, de Souk El Tenine, d’Adekar d’El Kseur, il s’élève à 446,50 ha de forêts, 25 ha de maquis, 759.25 de broussailles, 81.50 d’arbres fruitiers, 0,8 ha de diss et de 10 ruches. Quant aux essences brûlées, il s’agit principalement du chêne-liège, du pin d’Alep, du pin maritime et du chêne vert. Les arbres fruitiers ravagés sont surtout des oliviers, des figuiers et des pruniers.
B. Mouhoub