Pagaille au service de l’état civil !

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A quelques jours seulement de la rentrée sociale, c’est le brouhaha généralisé au niveau des services d’état civil des communes

Au niveau de la commune de Tizi Ouzou, la pagaille est indescriptible et le citoyen assiste, désabusé à une dégradation du service public.

Du côté de l’APC, le maire affirme qu’il renforcera les effectifs de l’état civil, concrétisera la décentralisation à travers la numérisation des fichiers.

Une indescriptible anarchie règne ces derniers jours dans la plupart des guichets de l’état civil des 67 communes de la wilaya. Preuve d’une mauvaise gestion dans des moments de crise, cette situation reflète une incapacité au niveau local à prendre en charge effectivement les préoccupations des citoyens. Dans la commune de Tizi Ouzou, le décor est indescriptible tant la pression est palpable. Le service d’état civil fait quotidiennement face à une vive tension marquée notamment par un nombre impressionnant de citoyens qui viennent à la demande de documents administratifs. Importe peu si on est handicapés, malades ou personnes âgées, faire la chaîne des heures durant est un passage obligé si on veut bien être  » servi « .

Toute civilité est mise entre parenthèses le temps de se faire délivrer le précieux document. Ils ont, en effet, des centaines à s’agglutiner dès les premières heures de la matinée devant le portail de la mairie pour espérer avoir une place de choix. Kamel, étudiant à l’université de Tizi Ouzou dit être là depuis 7h. “Je suis pourtant venu tôt le matin et j’avoue que je ne pensais pas un instant trouver un tel nombre de personnes. A 7h déjà le portail était bondé de monde. Certains sont là depuis 6h», nous dit-il non sans exprimer sa colère vis-à-vis d’une telle situation. “C’est un calvaire que j’appréhendais depuis plusieurs semaines car je savais à l’avance que ça ne serai que souffrance. Il est 12h et je ne suis pas encore au bout de mes peines», éjoutera notre interlocuteur l’air déprimé. Une dame, l’air fatigué dira : “Inutile d’être là aux aurores puisqu’à l’ouverture c’ est la force qui l’emporte.” Il faut dire que l’ambiance qui règne au niveau de ce service est électrique avec des vociférations et des cris qui s’entendaient de très loin. “Je ne comprends pas comment le citoyen puisse passer autant de temps pour avoir un extrait de naissance. Hier, j’ai fait la chaîne pendant toute la journée et cela ne m’a pas suffi pour avoir le sésame», nous indique un quadragénaire qui dit venir de la wilaya d’Alger. Jusqu’en fin de journée, une véritable pagaille continuait à s’emparer des locaux du même service. “C’est insupportable ! Nous ne pouvons plus faire face à ce nombre impressionnant de demandeurs. la cadence du travail est infernale. Tous les agents ont déjà déposé une demande de mutation vers un autre service en vain, notre sollicitation n’est pas accordée. Avec un tel manque de personnel, il est quasiment impossible de se faire délivrer un document administratif à temps», tonne une employée du service d’état civil de la même commune. Cependant, c’est le phénomène de favoritisme qui hérite le plus les citoyens qui assistent, médusés, à des passe-droits qui disent long sur un mode de fonctionnement “bureaucratique”. Des témoignages de citoyens recueillis hier, par nos soins montrent combien ces passe-droits ralentissent le service et handicape la bonne marche du système mis en place” sans ces interventions, le service aurait pu fonctionner normalement. “Nous constatons depuis une heure que les agents s’occupent des demandes de leurs proches et de ceux ramenés par leurs collègues, c’est indigne d’une administration qui veut se faire respecter», regrettera un autre citoyen.

Cet état de fait est généralement l’une des raisons de scènes de violence qui éclatent dans l’enceinte-même de l’APC de Tizi Ouzou mettant généralement au prise des citoyens indignés et des agents communaux comme ce fut le cas durant notre passage où un citoyen et un préposé au guichet sont arrivés aux mains pour une histoire de passe-droits.

A. Z.

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