100 demandes d’emploi par jour !

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L’Agence nationale de l’emploi de Béjaïa croule sous les demandes d’emploi. D’après le directeur de l’emploi de la wilaya de Béjaïa, M. Amar Mouhoub, 24 638 demandes d’emploi ont été enregistrées en 2010 dont 7 277 de satisfaites. 14 000 ont été réceptionnées du 1er janvier au 31 juillet de l’année en cours.

On est ainsi dans une moyenne, qui approche la centaine de demandes par jour ouvrable ! Chaque semaine, le bureau du directeur reçoit une pile de 250 dossiers à traiter. Des chiffres colossaux qui témoignent de la forte demande d’emploi auxquelles une seule agence ne peut pas faire face.

La forte affluence de demandeurs crée un désordre qui charrie des réactions colériques.

Les jeunes, excédés, déplorent la lenteur de la procédure d’embauche et la mauvaise gestion des flux de demandeurs d’emploi qui affluent quotidiennement en masse des quatre coins de la wilaya pour venir s’entasser auprès de la seule agence ouverte au chef-lieu pour le moment et depuis toujours.

Les employés de l’agence se voient dépassés par le nombre considérable de dossiers et de cas à prendre en charge chaque jour et ce, depuis le lancement par le ministère de l’Emploi du Dispositif d’aide à l’insertion professionnelle (DAIP). Selon le directeur de wilaya de l’emploi, l’exiguïté des locaux où sont traités les dossiers et le manque d’antennes communales font que la durée de traitement des dossiers et demandes soit aussi lente bien qu’elle ait été réduite de deux mois à vingt jours.

Il existe cinq agences actuellement, sur le territoire de la wilaya, celle de Kherrata, Sidi Aïch, Akbou, Tazmalt et celle de Béjaïa. Ces agences de wilaya dites (AWEM), ne suffisent pas pour répondre à la forte affluence des prétendants au travail. L’agence de Béjaïa se voit cependant assumer simultanément les tâches d’une agence (AWEM), c’est-à-dire qu’elle reçoit les dossiers et les demandes et traite exclusivement, les cas de la commune de Béjaïa, en plus de faire office d’une agence ANEM (Agence nationale de l’emploi) en assurant la coordination entre les cinq agences de wilaya.

Cela explique en partie le fatras enregistrés au niveau de cette agence. L’éloignement des agences de wilaya de l’agence de Béjaïa est également l’une des causes du désordre au niveau de cette dernière. L’acheminement des dossiers prend beaucoup plus de temps que nécessaire, indique la source.

Amar Mouhoub informe que ce problème n’a pas échappé à l’attention des autorités de la wilaya et une volonté existe pour y remédier bien que des solutions immédiates ne sont pas envisagées pour le moment vu le problème foncier auquel elles sont confrontées. Autrement dit, l’absence de locaux et d’assiettes de terrain entrave toute tentative d’expansion du réseau de l’agence.

En revanche, le responsable annonce l’ouverture prochaine d’une agence de wilaya au niveau d’El Kseur, celle-ci pourra soulager l’agence de Béjaïa de 40% des tâches.

En attendant une quelconque amélioration, ces jeunes sont donc contraints de passer par un chemin semé d’embûches pour travailler.

Ils sont souvent obligés de se lever à maintes reprises à des heures très matinales, à quatre ou à cinq heures du matin, pour s’inscrire sur une liste improvisée sur les lieux par eux-mêmes, et attendre jusqu’à l’ouverture de l’agence à huit heures.

Une petite cour en plein air, ouverte au soleil et à la pluie fait office de salle d’attente pour ces centaines de jeunes hommes et femmes.

Mohand Hamed Khodja

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