En l’espace de quelques jours, la ville de Bouira s’est transformée en une vaste décharge à ciel ouvert. En effet, c’est depuis mercredi dernier, à savoir le déclenchement de la grève des travailleurs communaux, y compris les éboueurs, que les amas de saleté s’entassent à chaque coin de rue…
Cette situation est devenue insupportable pour les citoyens, qui n’en peuvent plus de voir ces déchets en tous genres encombrer leurs trottoirs. Dans le quartier des 56 logements, situé en plein cœur de Bouira, c’est une véritable “montagne’’ de détritus qui s’est formée depuis mercredi dernier. Cette vision cauchemardesque a poussé les citoyens à y mettre le feu, dans le but d’atténuer les odeurs nauséabondes, qui s’y est dégagent.
“C’est devenu invivable ! Les odeurs qui se dégagent de ces ordures sont extrêmement gênantes, voire carrément nocives pour la santé! Cette situation ne peut plus durer, il faut que les autorités trouvent une issue à cette grève !», s’exclamera ce citoyen. Il est vrai que la ville de Bouira, qui n’est pas franchement connue pour sa propreté éclatante en temps normal, est devenue en l’espace de quatre jours “une ville poubelle” ! Ce terme aussi fort soit-il, ne saurait décrire l’ampleur des dégâts engendrés par ce débrayage des agents de la commune. Partout à travers la commune de Bouira et sa périphérie, ce sont les mêmes scènes qui se répètent inexorablement … En plus de l’horrible vision de ces déchets et des envahissantes odeurs fétides qui s’y dégagent, ces détritus sont devenus un vivier pour les moustiques, les rats et autres rongeurs de toutes espèces.
A l’exemple de la Cité des 140 Logements, ou la population a remarqué que d’étranges bestioles, commençaient à proliférer dangereusement ! C’est ce que signalera cette résidente : “Pas plus tard que ce matin, j’ai observé d’étranges mouvements dans ma cuisine, et plus exactement dans un de mes placards…. Et que fût mon effroi, de voir un immense rongeur se faufiler à l’intérieur ! Cette bête provenait sans aucun doute du grand tas d’ordures qui se décompose devant notre immeuble”.
Avant d’enchaîner : “On est en train de vivre un véritable calvaire ces jours-ci ! Vivement que cette grève cesse», dira-t-elle. Devant l’absence de solutions palliatives à même de résoudre cette situation, c’est la population qui agit par ces propres moyens, dans le but de nettoyer un tant soit peu son environnement.
A l’image du quartier des 130 logements, où les habitants, “armés’’ de sacs plastiques et surtout de beaucoup d’esprit citoyen, écument les coins et recoins de leur quartier, afin de purifier quelque peu leur espace vital avec des moyens rudimentaires …. Avant-hier toutefois, les citoyens ont appris avec joie la reprise imminente des services de la voirie.
Ramdane B.