Fréha sous le choc

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Une femme a été tuée à Fréha, dans la nuit de dimanche à lundi, après avoir essuyé des tirs d’une guérite de la caserne située à la sortie de la ville, à côté du stade municipal.

Selon des informations concordantes, la victime K. Zahia, âgée de 56 ans et mère de famille (5 garçons et 9 filles), a succombé sur place aux tirs qui l’ont atteinte au moment de son passage à côté de la caserne, affectée à des parachutistes dans le cadre de la lutte antiterroriste, aux environs de 22 heures en compagnie de deux autres femmes, de retour d’une veillée funèbre à laquelle elles ont assisté. Ses deux accompagnatrices ont échappé fort heureusement, aux tirs de la sentinelle, en s’enfuyant au moment où les tirs fusaient.

D’ailleurs, des informations circulant hier matin à Fréha évoquaient leurs blessures par balles, avant que des sources hospitalières n’infirment cela, dans l’après-midi. Les accompagnatrices de la victime ont juste subi des égratignures suite à leur fuite.

Ces dernières ont d’ailleurs raconté à leurs proches, avec détails, ce qui s’était passé lors de cette maudite nuit du dimanche. G. Fetta, 41 ans, et K. Ourdia, 50 ans, ont confié qu’elles ne se doutaient de rien au moment de leur passage par le raccourci menant vers leurs domiciles et, mieux encore, ajoutent-elles, des soldats qui assuraient la surveillance aux trois premiers postes n’ont pas esquissé le moindre geste d’hostilité à leur égard, l’une des femmes précise que certains militaires les auraient même saluées. Mais, c’est après avoir presque atteint la limite de la caserne que les malheureuses ont entendu des coups de feu en provenance, selon leurs témoignages, du quatrième point de contrôle, érigé au ras de la piste à la sortie de la caserne. Des tirs nourris à la kalachnikov, selon d’autres témoignages, mais sans pour autant pouvoir confirmer s’il s’agit de tirs d’un seul ou de plusieurs militaires. Selon, un témoin, la victime, qui a été atteinte par plusieurs balles et qui avait rendu l’âme sur place, a été récupérée par des militaires. Aussitôt le drame survenu, ces derniers ont accouru vers la sortie de la caserne, croyant certainement à un échange de coups de feu avec un groupe terroriste avant de se rendre compte qu’il s’agissait, finalement, d’une femme tuée par les tirs d’un des leurs.

La victime a été inhumée, hier à 15 heures, en présence des autorités civiles et militaires de wilaya, à leur tête le wali de Tizi-Ouzou, qui s’est déplacé sur place pour présenter les condoléances à la famille de la victime. A ce propos, on a appris de sources informées que juste après le drame, la gendarmerie de Fréha, territorialement compétente, a ouvert une enquête afin d’élucider les circonstances de cette affaire qui a provoqué la consternation chez les citoyens de Fréha. En effet, juste après l’enterrement de la victime, l’ensemble des commerçants de la ville ont décidé de baisser rideau, alors que plusieurs citoyens se sont rassemblés devant le siège de l’APC en signe de deuil en exigeant que la lumière soit faite sur ce drame qui a endeuillé une famille de quatorze enfants.

C’est la deuxième fois que ce genre d’affaires survient dans la région, après celle qui avait coûté la vie à un paisible citoyen dans la commune d’Azazga. C’était le 23 juin dernier, lorsque des militaires ont tué un citoyen, suite à un attentat terroriste à la bombe qui avait ciblé un convoi de l’ANP non loin de l’hôpital de la ville. Une affaire qui avait suscité la colère des citoyens d’Azazga et ceux de Souamaa, région natale de la victime, et que le commandement de l’ANP avait qualifié d’acte de mépris, dans un communiqué rendu public au lendemain du drame.

Ali C.

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