La Kabylie payera la facture seule ! Jusqu’à quand ?

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Panique et frénésie se sont emparées des citoyens à travers les villes de Kabylie après un appel, relayé sur les réseaux sociaux, à une grève générale de quatre jours pour cette semaine. Et comme il fallait s’y attendre, les commerces d’alimentation générale ont été pris d’assaut par un bon nombre de citoyens dès jeudi dernier pour s’approvisionner en denrées alimentaires suffisantes. Ainsi, de longues files ont été constatées devant les épiceries et superettes de la ville de Béjaïa.

Des citoyens y sont venus pour se ravitailler en produits alimentaires et se préparer à toute éventualité. «On annonce une grève générale de quatre jours, on ne sait pas si c’est vrai ou pas mais je ne veux pas être prise au dépourvue, comme ce fut le cas lors de la grève de mars dernier. Cette fois-ci, j’ai décidé de me préparer en m’approvisionnant d’avance en produits de première nécessité, surtout que j’ai un enfant à bas âge qui a besoin du lait en poudre et de couches.

On ne sait jamais ce qui va se passer, mais j’espère que ce n’est qu’une rumeur qui ne sera pas suivie d’effet», a déclaré une jeune femme, venue avec son mari faire ses courses au niveau d’une superette d’Ighil Ouazzoug, banlieue de la ville de Béjaïa. Même constat au niveau des marchés et commerces de fruits et légumes, soudainement saisis d’une frénésie d’achats inhabituelle. Même topo au niveau des stations-services, prises littéralement d’assaut par les automobilistes désirant faire le plein d’essence, toujours en prévision de la grève. La crainte d’une possible rupture de carburant a suscité une vive inquiétude auprès des conducteurs.

Ceux-ci se sont donc rués vers les stations-service, créant ainsi de longues files d’attente à l’extérieur des stations au point de provoquer des embouteillages. Jeudi déjà, la station-service de Bir Slam, située à l’entrée sud de la ville de Béjaïa, et considérée comme la plus grande de la ville, a été envahie par des usagers de la route dès les premières heures de la matinée. Malgré les assurances des responsables de Naftal sur la disponibilité en quantité et en qualité du carburant, la hantise d’une rupture de stock et d’un réservoir à sec a pris le dessus chez les automobilistes.

Cela dit, il faut savoir que tout le monde n’est pas d’accord sur cet appel à une grève générale d’une semaine, surtout si celle-ci ne sera observée qu’en Kabylie. «On l’a déjà vécu en plein mouvement populaire, il y a eu un appel similaire pour une grève générale de trois jours. Finalement seules Tizi-Ouzou, Béjaïa et une partie de Bouira ont suivi.

Et depuis, même la grève cyclique des APC n’est suivie qu’en Kabylie. Jusqu’à quand seule la Kabylie payera la facture ? On se punit mutuellement. La grève générale veut dire : pas de lait, pas de pain, pas d’administration publique, pas…, pas… alors que juste à côté, à Jijel ou à Boumerdès, tout fonctionnera normal… Arrêtons d’être plus idéalistes que l’idéal. Et puis ça ne fait qu’isoler la Kabylie davantage,» s’offusquera ce vieux, tout de même réjoui d’avoir fait le plein de sa vieille Peugeot, à la station de Bir Slam.

Salma B.

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