Le maire dénonce une «surenchère»

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L’affaire de l’expulsion d’un ancien maquisard et de sa famille, mardi dernier, d’un logement et des locaux érigés sur un terrain relevant des domaines, sis à l’arrière-port de Béjaïa, et qu’ils occupent depuis 1963, a défrayé la chronique locale. Cette famille a été expulsée par la force publique suite à une décision de justice, qui a tranché en faveur de l’APC de Bejaia. La nouvelle de l’expulsion de cette famille, dont le père est un ancien Moudjahid, s’est répandue comme une trainée de poudre et a suscité une vive indignation auprès de quelques habitants de la ville de Bejaia.

Un immense élan de solidarité s’est vite formé autour de cette famille et des voix se sont élevées pour accuser le maire de Bejaia d’avoir «jeté dehors une famille, de surcroît révolutionnaire et ce, à l’approche de l’hiver». Une députée de Bejaia, présente sur les lieux, le jour de l’expulsion, a même soutenu que les locaux récupérés par l’APC de Bejaia seront attribués à une autre personne qui les transformera en un bar. Une information qui a révolté plus d’un et a suscité le courroux des Béjaouis. Réagissant à la polémique née autour de cette expulsion, le P/APC de Bejaia a dénoncé, pour sa part, les proportions prises par cette affaire et crie à la manipulation. «Décidément, on n’en finit pas avec la manipulation et la surenchère.

Nous sommes encore une fois victimes des mensonges distillées par certaines personnes dont nous n’ignorons pas les desseins. Ils visent à nous discréditer et à déstabiliser notre commune», a réagi d’emblée le maire Hocine Merzougui dans une vidéo postée sur la page Facebook de la cellule de communication de l’APC de Bejaia. L’édile communal a tenu à donner sa version sur cette affaire pour, dit-il, «rétablir certaines vérités». «Nous avons jusque-là prôné la retenue. Mais aujourd’hui, je dois révéler certaines vérités concernant cette expulsion. D’abord, il faut savoir que cette affaire remonte à 2002. L’APC qui a siégé à cette époque a envoyé des mises en demeure à cette famille, mais elle a refusé de quitter ces biens domaniaux. En 2008, l’affaire a été portée en justice.

À notre arrivée, l’affaire était toujours en cours. Ensuite, il y a eu un arrêt de la cours suprême en faveur de l’expulsion. Malgré cela, j’ai convoqué cette famille et je lui ai proposé de régler l’affaire à l’amiable, même si la procédure judiciaire a été enclenchée depuis 2008. Je lui ai même proposé d’occuper une partie de la parcelle de terrain et de céder une autre partie. Malheureusement, quelqu’un l’a mal conseillée. Elle nous envoie une lettre via un huissier de justice où elle affirme que ces biens lui appartiennent et qu’elle n’a pas l’intention de les céder.

La justice a continué son cours et, aujourd’hui, l’huissier de justice a requis l’utilisation de la force publique pour l’expulser », a expliqué le P/APC Merzougui, tout en avouant qu’il n’est pas «joyeux» de l’issue de cette affaire. «Malheureusement, on n’a pas le choix. C’est une décision de justice indiscutable.

Si l’on refuse d’exécuter, on sera attaqué dans le pénal», s’est-il défendu. Néanmoins, le maire de Bejaia a déclaré qu’il a tout fait sur le plan humanitaire pour prendre en charge la famille expulsée. «Je m’adresse à ceux qui manipulent. On connaît bien le maquisard Cheikh Malek, à qui on rend hommage et à qui doit du respect. On ne l’a pas abandonné. On est allés avec lui à la justice et à la wilaya pour trouver une solution à son cas. Son problème est pris en charge et il est réglé. Voilà la vérité», a annoncé le P/APC de Bejaia, visiblement très secoué par la polémique née autour de cette affaire.

«Malheureusement, certains gens ont atteint une telle bassesse avec leurs propos diffamatoires au point de dire que le maire a attribué ces locaux récupérés à un individu qui en ferait un bar. C’est un mensonge. Je défie ces gens, qu’ils fassent une enquête sur ce sujet, qu’ils nous apportent un document attestant de ce qu’ils avancent. Je suis là pour leur répondre. Pourquoi ces mensonges visant à nous dénigrer et à provoquer des troubles à Bejaia ?» s’est interrogé le maire FFS de Bejaia.

Boualem S.

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