Les candidats en terrains difficiles

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Le candidat Ali Benflis a été, hier, le premier à entamer la campagne officielle pour la présidentielle du 12 décembre prochain, à partir de Tlemcen. L’ancien chef du gouvernement a axé sa première sortie de campagne sur deux axes principaux. Le premier, ayant dominé son discours, est celui qui a trait à ses propositions de sortie de crise, notamment pour le secteur économique. «Les dépenses publiques devraient être revues à la baisse pour mettre fin au gaspillage», a-t-il préconisé, avant de soutenir que s’il était élu il ferait baisser le budget de l’État de 20%.

Benflis a aussi indiqué que «les rentes du pétrole et du gaz ne suffisent plus pour l’équilibre des budgets, c’est pour cela que je vais me concentrer sur les recettes fiscales», promettant à ce sujet de relever graduellement le taux de recouvrement fiscal. Ali Benfils a également fait promotion de son plan de sortie de crise politique qui se résume en l’organisation d’un «dialogue global», «la création d’un gouvernement d’ouverture», et «la révision de la Constitution». Faisant un clin d’œil aux médias, publics et privés, Ali Benflis a admis que «la presse privée est victime de pressions, notamment sur le plan de la publicité qu’on utilise contre elle pour l’entraîner dans des positions politiques qui, parfois, ne sont pas les siennes».

Quant à la presse publique, dira-t-il, «elle doit refléter la société et son vécu et faire dans l’équilibre entre le peuple et le gouvernant». Le candidat Benflis a failli, néanmoins, ne pas tenir son meeting, n’était-ce l’impressionnant dispositif policier qui était mobilisé autour de la Maison de la culture, qui a repoussé les manifestants, venus en grand nombre, le huant aux cris de «Benflis dégage», si l’on se réfère aux vidéos partagées sur les réseaux sociaux.

La capitale des Zianides accueillera, après-demain, Abdelmadjid Tebboun, le deuxième candidat à la présidentielle prochaine à aller dans cette ville de l’Ouest du pays. Hier, l’ancien Premier ministre était à Adrar en fin de journée, il devait y tenir des rencontres avec ses partisans et soutiens, et effectuer des visites aux zaouïas représentatives de différentes confréries religieuses. Il faut dire qu’Abdelmadjid Tabboun a vécu le premier jour de campagne avec une anicroche de taille, puisque son directeur de campagne a jeté l’éponge, avant d’être remplacé en milieu de matinée.

L’ancien diplomate, Abdellah Baali, a en effet présenté sa démission pour des raisons non communiquées, avant d’être remplacé par Mohamed-Amine Missaïd, ancien chef de cabinet d’Abdelmalek Sellal et Ahmed Ouyahia à la chefferie du gouvernement. Le staff de la campagne de l’ancien ministre de l’Habitat a, en dépit de cette démission, organisé sa rencontre, prévue depuis quelques jours, avec le mouvement associatif et les jeunes soutenant la candidature de Tebboun, à l’hôtel El Riad de Sidi-Fredj, à l’Ouest d’Alger. Une rencontre qui a été animée par les membres du staff, parmi lesquels figure l’ancien ministre du Tourisme, Hassane Marmouri.

Dans la ville d’Adrar, deux candidats se sont croisés dans la matinée d’hier pour y mener campagne auprès de leurs soutiens et les cheikhs des zaouïas. Il s’agit d’Abdelaziz Belaïd et d’Azeddine Mihoubi qui ont, au même titre que Tebboun, choisi la région du Saoura pour le coup d’envoi officiel de la campagne électorale. À Alger, c’est Abdelkader Bengrina qui a été chahuté par la population lors de sa sortie électorale, hier, sur la place de la Grande-poste, une esplanade mythique du mouvement populaire depuis le 22 février dernier.

Le candidat islamiste n’a eu que quelques minutes pour palabrer devant ses soutiens, avant d’être délogé par plusieurs citoyens qui lui criaient des slogans du Hirak, l’obligeant ainsi à écourter son discours.

M A. T.

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