Les forces de l’ordre passent à l’action

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Près de 5 000 logements ont été squattés dans différentes localités de la wilaya de Tizi-Ouzou dans les nuits de jeudi à hier. Les forces de l’ordre mènent une vaste opération de délogement qui a abouti à l’évacuation de plusieurs sites et à l’arrestation de plusieurs individus. Alors que les citoyens s’apprêtaient à entamer le 7e vendredi de mobilisation pour le départ du système, un fait troublant et inattendu s’est produit dans plusieurs communes de la wilaya.

Des milliers de logements ont été subitement squattés. Les citoyens, notamment les bénéficiaires de ces logements, ont été pris de panique et ont alerté les forces de l’ordre pour chasser les intrus et les rétablir dans leurs droits. Les autorités de la wilaya, à leur tête le wali Abdelhakim Chater, n’ont pas tardé à réagir, en instruisant les forces de l’ordre (Sûreté de wilaya et Gendarmerie) d’intervenir pour déloger les indus occupants. Les opérations de délogement ont commencé dans la journée d’avant-hier jusqu’à une heure tardive de la nuit.

Elles se sont déroulées dans leur ensemble dans un climat tendu, allant parfois jusqu’à l’affrontement avec quelques résistants, notamment sur le site de Draâ Bren Khedda. Les forces de l’ordre ont usé de bombes lacrymogènes pour disperser une foule d’environ un millier de personnes. Les citoyens, présents en masse pour soutenir les forces de l’ordre, ont contribué vivement à l’opération. Plusieurs sages ont fait la médiation pour convaincre les occupants de quitter les lieux.

Les efforts ont abouti à leur expulsion et à l’arrestation de dizaines d’individus impliqués dans les affrontements. Concernant les autres sites squattés dans la commune de Tizi-Ouzou, à savoir celui du Pôle d’excellence (2 800 Oued Fali, 511 Zone de dépôt), les opérations sont en cours, a-t-on appris. Concernant Boghni (34 logements) et Tadmaït, le problème a été réglé dans la journée d’avant-hier. Ce grave dérapage a été considéré par la population comme une tentative de porter atteinte au mouvement populaire. L

e président de l’APC de Tizi-Ouzou, Ouahab Aït Menguellet, a, lui aussi, considéré que cet acte ne peut être spontané ou innocent : «En un clin d’œil, sans qu’on ne le sente, plus de 3 000 logements ont été squattés d’un coup ! Ça ne peut pas être innocent ou spontané, c’est prémédité !», lance-t-il. Le P/APC rassure, néanmoins, tous les citoyens qui ont déposé un dossier de logement du «respect de l’engagement de leur attribuer un toit».

Il refuse de se plier à ce qu’il a considéré comme une opération de chantage, quitte, souligne-t-il, à démissionner de son poste : «Les logements iront aux gens qui méritent, aux nécessiteux et aux pauvres», précise-t-il. Le président de l’APC de Tizi-Ouzou dénonce, donc, les squatteurs «qui ont saccagé des maisons et porté atteinte aux citoyens», promettant que «les lois de la République seront appliquées contre ces individus».

1 000 logements squattés à Tamda durant la nuit de samedi à dimanche

Les habitants de la commune de Tamda, dans la daïra d’Ouaguenoun, se sont réveillés, hier, avec la nouvelle du squat de 1 000 logements. Le président de l’APC Hadji Mokrane, qui s’est exprimé sur la situation, a fait part du «squat de 1 000 logements durant la nuit d’hier (ndlr avant-hier). Ce sont des logements destinés aux habitants d’Ouaguenoun, pas aux étrangers à la région».

En effet, selon lui, les habitants de Tamda et lui-même ne savent pas d’où viennent les indus occupants et encore moins qui sont les gens et qui les ont envoyés. En tout cas, «ce ne sont pas des gens d’Ouaguenoun», affirme-t-il. En tout cas, les opérations de délogement se sont poursuivies hier pour la deuxième journée consécutive. À noter que plus de 10 000 logements seront distribués prochainement à travers les 67 communes de la wilaya, a-t-on appris de l’OPGI.

Kamela H.

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