Louiza Hanoune incarcérée à Blida

Partager

Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs, a été mise en détention provisoire, avant-hier, après avoir été entendue comme témoin par le tribunal militaire de Blida.

Convoquée par l’institution judiciaire de l’Armée, en tant que témoin dans l’affaire de Saïd Bouteflika et des deux généraux Mohamed Mediene dit «Toufik» et Athmane Tartag dit «Bachir», la présidente du PT s’est présentée seule, avant-hier peu avant-midi, au tribunal militaire. D’ailleurs, les images de son arrivée ont été diffusées par la télévision nationale. Louisa Hanoune sera finalement mise en détention provisoire dans la prison civile de Blida, sur ordonnance du procureur militaire.

A noter que les chefs d’accusation qui pèsent sur Bouteflika, Tartag et Mediene, affaire pour laquelle Mme Hanoune a été convoquée, sont «atteinte à l’autorité de l’Armée» et «complot contre l’autorité de l’Etat». Sa convocation par le procureur militaire est en relation avec ses contacts avec Saïd Bouteflika, au lendemain de l’éclatement du mouvement populaire pacifique appelant au renoncement de Bouteflika à un 5e mandat et au changement du système. Avant de renoncer à se présenter, Abdelaziz Bouteflika voulait allonger son mandat, tout en promettant d’organiser une transition politique avec une feuille de route rendue publique. Face au refus catégorique du peuple algérien, il a démissionné de son poste et même renoncé à poursuivre son 4e mandat.

Des sources proches du cercle présidentiel avaient alors évoqué des contacts entre le frère du président et conseiller spécial Saïd Bouteflika et des personnalités politiques. Est-ce dans ce cadre que Louisa Hanoune a été incarcérée ? Pour le moment, aucune information n’a été communiquée par l’institution judiciaire militaire qui l’a mise en détention provisoire, au terme de son audition pour laquelle elle avait été initialement invitée en tant que témoin par le procureur près le tribunal militaire de Blida.

Peu après 16h30, avant-hier, le parti des Travailleurs a rendu public un communiqué, où il confirme la mise en détention de sa secrétaire générale. «Réuni aujourd’hui, le 9 mai 2019, le Secrétariat permanent du Bureau politique du Parti des travailleurs informe l’opinion publique des faits suivants : Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs, est mise en détention provisoire par le tribunal militaire de Blida, aujourd’hui, après avoir répondu à une convocation du juge d’instruction comme témoin.»

Et le PT de s’insurger : «Tous les Algériennes et Algériens savent que le Parti des travailleurs a combattu depuis sa fondation en 1990 pour l’Assemblée constituante souveraine pour l’avènement de la démocratie véritable et la souveraineté populaire. Il n’a jamais dévié de cette ligne directrice de sa politique. C’est pourquoi, le PT, fidèle à sa politique, s’était prononcé contre le cinquième mandat d’A. Bouteflika, et a décidé de faire démissionner son groupe parlementaire de l’Assemblée populaire nationale. Il s’est exprimé contre toutes les manœuvres visant à contourner la révolution populaire, exigeant le départ du système dont la prétendue transition qu’ils veulent faire déboucher sur la présidentielle du 4 juillet 2019.

C’est donc cela qui est reproché à Mme Louisa Hanoune.» A noter que le Parti des travailleurs considère l’arrestation de sa première responsable de «dérive gravissime, un acte de criminalisation de l’action politique indépendante et l’expression d’une volonté de mise au pas des militants et activistes par le pouvoir de fait. Il s’agit là d’une mesure contre le peuple algérien et sa mobilisation révolutionnaire entamée depuis le 22 février 2019.» Le PT appelle «à l’abandon de toutes les charges retenues contre elle et à sa libération inconditionnelle.

Le SBP en appelle à toutes les Algériennes et à tous les Algériens, à ceux qui partagent ou non nos positions, pour s’opposer à cet acte anti-démocratique qui est dirigé contre la révolution du 22 février. Avec cette arrestation, c’est une nouvelle étape qui commence.»

M. A. T.

Partager