M’Hena Haddadou désigné intérimaire

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Mohammed Hadj Djilani a été débarqué hier de son poste de premier secrétaire du parti. En attendant une réunion annoncée de l’instance présidentielle pour la désignation de son successeur, M’Hena Haddadou a été chargé d’assurer l’intérim.

Par ailleurs, l’instance présidentielle du parti annonce, à travers son communiqué, la tenue dans un délai n’excédant pas les 30 jours d’un conseil national extraordinaire. «J’ai été désigné premier secrétaire par intérim par l’instance présidentielle», confirmait M’Hena Haddadou à la Dépêche de Kabylie, hier en fin d’après-midi.

A noter que dans la matinée, une bagarre générale avait éclaté au siège du parti, au moment où les militants s’apprêtaient à entamer les travaux du conseil national extraordinaire convoqué par les deux tiers des membres, conformément aux statuts du parti. Ainsi, les membres du conseil national du FFS, ou du moins 94 sur les 116 qui ont signé la motion de convocation du conseil national extraordinaire, ont été empêchés dans la matinée d’entamer les travaux du conseil «par les partisans de Ali Laskri», affirmaient des sources sur place. En effet, selon les témoignages, «des membres du CN ont été agressés avec des bâtons, des barres de fer et des lacrymogènes». Le membre de l’instance présidentielle, Mme Tayati, était parmi les victimes, souligne-t-on.

Les images et les vidéos des scènes d’affrontements ont été ralliées en direct et largement diffusées sur les réseaux sociaux. Sur une de ces vidéos, on distingue Mme Tayati crier : «C’est ça l’éthique du parti ? Ramener des gens pour nous frapper ? C’est ça les valeurs du FFS ?».

Certains membres du conseil national, à l’instar de Hamou Didouche, ex-député, ont apporté un témoignage direct sur leur page facebook de ce qui s’est déroulé au siège du parti. «À 10h, au moment des émargements pour rejoindre la salle des réunions, dans la cour du siège, pour le début des travaux, une bombe lacrymogène est lancée sur les militants présents et les membres du CN.

Sur l’une des photos en légende, remarquons la barricade humaine prévue pour empêcher l’entrée à la salle des réunions», écrit-il. «La direction nationale empêche par tous les moyens la tenue de ce conseil. Elle procède par la violence par manque d’arguments. Bien des choses en termes de dérives politiques graves ont suscité ce conseil national militant».

«C’est le conseil de la récupération du parti par ses militants», affirme le membre du CN du FFS, poursuivant que «le conseil se tiendra quelles que soient les entraves de Laskri et Cherifi, coupables de compromissions avec le pouvoir. Le conseil national est déterminé à aller jusqu’au bout et ressusciter le FFS militant». Plusieurs militants du FFS ont occupé le siège du parti à Alger, dénonçant la direction nationale, notamment le trio Ali Laskri, Mohand Amokrane Cherifi et Mohamed Hadj-Djilani. Pour les observateurs, ce qui s’est passé hier au FFS était prévisible.

Retour sur événement

Après l’éclatement de l’instance présidentielle, les événements se sont enchaînés au FFS. Une cascade de démissions des membres de secrétariat a suivi, pour se démarquer de l’actuelle direction accusée, rappelons-le, «de violation des statuts». Une pétition a circulé pour recueillir les signatures pour la convocation d’un conseil national extraordinaire. Chose faite, puisque 94 des membres du conseil national sur un ensemble de 116 ont signé.

Les deux membres de l’instance présidentielle, Hayat Tayati et Pr Sofiane Chioukh, conformément aux statuts du FFS, ont appelé à la tenue du conseil. «Chers (es) camarades membres du conseil national, vous êtes conviés à assister à la réunion du conseil national extraordinaire les vendredi et samedi 8 et 9 mars 2019, à 10h du matin, au siège national du parti.

Ce rendez-vous est capital au vu de la situation historique et exceptionnelle de notre pays, nous participerons en masse à la marche du peuple algérien et nous débattrons par la suite des décisions politiques et organiques», avait écrit le membre de l’instance présidentielle, Pr Chioukh sur sa page Facebook. La réponse n’a pas tardé à venir d’Ali Laskri, qui a rendu public un communiqué où il avait annoncé sur le site officiel du parti, et au nom de l’administration du

Conseil National que «L’instance Présidentielle du Front des Forces Socialistes vous informe qu’aucun conseil national extraordinaire, conformément aux statuts et au règlement intérieur, n’a été convoqué pour le 08 et le 09 mars 2019». Entre ces deux événements, un autre fait qui n’a pas manqué de faire couler beaucoup d’encre est survenu. Le membre de l’instance présidentielle, Ali Laskri, a annoncé dans un communiqué rendu public le retrait des élus du parti des deux chambres du Parlement.

Les députés et les sénateurs ont vite réagi via un autre communiqué pour démentir «les allégations» d’Ali Laskri. Selon certains d’entre eux contactés par nos soins, «la décision est unilatérale» prise sans «l’aval du conseil national, seule instance habilitée à prendre cette décision». Les députés affirment qu’ils ne sont pas «contre le principe de démissionner, si la décision émane de la conviction du Conseil national».

La décision de Laskri, selon notre source est «une manœuvre pour sauver sa peau notamment après la convocation du conseil national extraordinaire». Ce dernier, affirme notre source, avait comme ordre de jour, «un point politique sur la situation du pays», «un point organique sur la situation du parti», «une motion de censure à l’encontre du premier secrétaire national, la dissolution de la commission de médiation et règlement des conflits, la déclaration de la carence du présidium vu que l’aspect de collégialité a disparu en son sein» ont été prévus.

Le Conseil national procédera par la suite à la désignation d’un nouveau secrétaire national, l’élection d’une autre commission de médiation, puis la mise en place d’une CPCN pour la convocation du congrès national qui se tiendra six mois à partir de la convocation», poursuit notre source.

Kamela Haddoum.

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