Plaidoyer pour la dissolution de l’UGTA

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Le coordinateur national du Parti pour la laïcité et la démocratie (PLD), M. Mustapha Hadni, a animé une conférence-débat à la nouvelle ville de M’chedallah durant la soirée de vendredi dernier. Une conférence initiée par le Collectif des étudiants de M’chedallah et qui avait comme principal thème «Situation politique nationale, bilan et perspectives».

D’emblée, le conférencier a tenu à rendre un vibrant hommage au docteur Kamel Eddine Fekhar. «Le système politique actuel a des origines très lointaines qui remontent aux années 1930, période durant laquelle Messali L’hadj a donné au pays une orientation arabo-musulmane, ayant abouti à la crise de 1949, qui est une rupture entre les deux courants existant, l’arabo-islamiste et le berbérisme,» s’élancera-t-il.

Selon lui, il s’agit de deux visions politiques très différentes, notamment concernant les projets proposés pour l’Algérie indépendante. Plus loin, il affirmera que le Congrès de la Soummam a sensiblement influencé l’orientation politique du projet du FLN historique, notamment à propos de la primauté du civil sur le militaire. Malheureusement, poursuit-il, «les résolutions de ce congrès ont été contredites par le courant arabo-islamiste, qui est allé jusqu’à la liquidation physique de ses concepteurs, notamment Abane Ramadane, l’un des principaux leaders, par le groupe d’Oudjda, lequel a enraciné le régime militaire, obligeant les partis politiques de l’opposition à travailler dans la clandestinité».

Le conférencier a affirmé que les islamistes ont aussi avorté la dynamique politique, au lendemain d’octobre 1988 : «Le mouvement populaire d’octobre 1988 a engendré une dynamique citoyenne que le courant islamique a malheureusement fait avorter. Le terrorisme a été maîtrisé par une résistance patriotique. L’arrivée de Bouteflika au pouvoir a achevé ce processus de destruction de la société civile, en encourageant la corruption durant ses 20 ans de règne.»

M. Mustapha Hadni dira que fort heureusement des courants démocratiques ont résisté jusqu’au soulèvement du 22 février, qui trouve son origine dans le honteux projet de prolonger le règne de Bouteflika par un cinquième mandat. Pour lui : «Il est temps d’instaurer un Etat de droit, comme il est temps de déraciner le système en place, afin de permettre à la société civile et au peuple algérien de décider de son avenir. Les partis politiques doivent aussi s’inscrire dans la dynamique d’un Etat démocratique par une transition démocratique républicaine.»

L’orateur terminera son intervention par un appel à la dissolution des institutions politiques élues et de l’UGTA. «Il faut mettre un terme à l’appareil rentier», a-t-il martelé. Quant à l’institution militaire, elle doit accompagner cette transition, selon lui. Il faut mettre sur pied un mécanisme de contrôle des financements des partis politiques, ajoutera-t-il.

Oulaid Soualah

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