Hier, à l’appel du Collectif des citoyens de la ville de Haizer, au nord de la wilaya de Bouira, une nouvelle marche pour exiger la libération des détenus d’opinion a été initiée, au chef-lieu de cette daïra. Plusieurs centaines de citoyens ont répondu favorablement à cet appel. Même les commerçants et les transporteurs ont observé une journée de grève, hier. La veuve de Matoub Lounes, Nadia, ainsi que l’ancien député de Béjaïa Khaled Tazaghart étaient présents à cette marche, qui s’est ébranlée vers 10h30 du siège de la mairie.
Les manifestants, qui ont traversé le principal boulevard du chef-lieu, ont scandé des slogans hostiles au pouvoir politique en place, appelant à un changement démocratique radical. Les marcheurs ont aussi brandi une banderole portant les photos des trois jeunes détenus de Haizer, à savoir : Lakhal Ali, Karoune Hamza et Akbi Akli.
Nadia Matoub parmi les manifestants
«Le pouvoir n’a aucune volonté de changer et d’instaurer une véritable démocratie. La preuve, les libertés démocratiques sont bafouées et des jeunes innocents sont poursuivis en justice pour de graves accusations. Le pouvoir excède dans ses pratiques de répression et d’atteinte aux libertés individuellement. Nous réclamons la libération immédiate de l’ensemble des détenus politiques et d’opinion, car la situation ne va guère s’améliorer avec la poursuite de ces incarcérations injustes», a déclaré Nabil, l’un des organisateurs de cette marche.
Notre interlocuteur a assuré que de nouvelles actions de protestation seront menées, le mois en cours, à travers la wilaya de Bouira. «Nous n’allons pas céder du terrain jusqu’à la libération de l’ensemble des détenus d’opinion et l’instauration d’un véritable processus de dialogue et de transition démocratique. Le pouvoir politique en place doit se rendre à l’évidence et répondre favorablement aux revendications légitimes du peuple algérien, qui se bat pacifiquement depuis des mois pour la démocratie, la liberté et la justice sociale», a-t-il précisé. A noter que les marcheurs se sont dispersés dans le calme à la fin de la marche et qu’aucun incident n’a été enregistré.
Oussama Khitouche