Quelle alternative ?

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L’élection présidentielle du 4 juillet prochain, refusée par le peuple, par les magistrats et tout dernièrement par des maires qui annoncent en cascade leur refus d’organiser l’élection serait-elle d’ores et déjà compromise. Moins de 24 heures après la prise de position des magistrats à l’encontre du scrutin présidentiel pour lequel le corps électoral est invité par le chef de l’Etat par intérim, c’était au tour des élus locaux de déclarer la désobéissance à l’organisation de cet événement.

Les rangs des maires réfractaires ne cessent de grossir ces deux derniers jours, bien qu’à l’heure actuelle, seuls ceux des communes de la Kabylie s’y sont publiquement affichés. Hier, le président de l’APC d’Amizour s’est joint aux huit premiers maires de la wilaya de Béjaïa à avoir déclaré leur refus d’organiser et d’encadrer l’élection présidentielle du 4 juillet prochain. Avant-hier, les maires des huit communes de Béjaïa ont rapidement réagi à l’instruction du wali afin de préparer et de garantir le déroulement du scrutin.

Dans un communiqué-appel, les P/APC de Sidi-Aïch, Akfadou, Chemini, El Flay, Tinebdar, Béni Maouche, Amalou et Ouzellaguen, réunis à Sidi Aïch, ont publiquement annoncé leur refus d’organiser l’élection présidentielle «largement rejetée d’ores et déjà par le peuple algérien», ont-ils expliqué dans le document. Les rédacteurs de ce communiqué-appel annoncent, par ailleurs, la tenue, aujourd’hui, d’une rencontre de concertation avec l’ensemble des maires des communes de la wilaya de Béjaïa au niveau de la salle des conférences de la wilaya.

Hier, ce sont les secrétaires généraux des communes de Seddouk, Béni Maouche, Bouhamza, Amalou, M’Cisna, Béni Djellil et Feraoun, qui ont emboité le pas aux maires. Ainsi, c’est l’administration qui se rebelle contre sa hiérarchie en refusant d’organiser la révision exceptionnelle de la liste électorale et d’organiser cette élection. à Tizi-Ouzou, c’est le maire de Yakouren, dans la daïra d’Azazga, qui ouvre le bal de l’insoumission à l’injonction d’organiser le prochain scrutin.

«En réponse à votre envoi cité en référence, portant objet sus-cité, j’ai l’honneur de porter à votre connaissance que je ne procéderai pas à la révision, ni à la préparation des élections présidentielles prévues pour le 4 juillet 2019 par respect à la volonté populaire dont je tiens ma légitimité ainsi que ma conviction personnelle et le respect de la décision de l’instance judiciaire de ne pas accompagner cette opération», a écrit le maire de Yakouren au wali de Tizi-Ouzou. Cette annonce a été très vite suivie par celle du maire de Timizart, dans la daïra d’Ouaguenoun, de Souk El-Tenine (Maâtkas) et d’Agouni Gueghrane (Ouadhias), ainsi que celui de Fréha. Samedi dernier, ce sont des magistrats qui ont annoncé leur refus de superviser le déroulement de l’élection présidentielle du 4 juillet prochain.

Les juges et procureurs ont ainsi ouvert la voie aux autres corporations concernées par cette échéance politique, mettant le pouvoir dans une situation complexe, mais surtout inédite dans l’Histoire du monde contemporain. Hier encore, les juges de sept Cours de justice ont décidé à «l’unanimité» de boycotter la révision exceptionnelle des listes électorales qui devrait débuter aujourd’hui, comme ils annoncent «ne pas superviser le déroulement du scrutin du 4 juillet prochain. Les juges de Tizi-Ouzou, Bouira, Béjaïa, Boumerdès, Constantine, Guelma et Biskra ont, par ailleurs, indiqué dans un communiqué rendu public en fin de journée, «rester mobilisés jusque l’instauration de l’Etat de droit».

M. A. T.

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